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Le balcon posé sur la mer entre Kάραβος (transcription : Karavos) et Κέα (transcription : Kéa) passait devant Marathon, qui avait été le test de viabilité de la toute jeune démocratie athénienne face à la voracité de l’impérialisme perse.

La fréquentation de telles eaux historiques, qui avaient une importance capitale pour le devenir de l’Occident, ne pouvait pas être une affaire de routine pour le Zeph. Il fallait de la part de celui-ci un geste non-ordinaire pour signifier qu’il était pleinement conscient du caractère exceptionnel du cadre spatial.

Le voici, le cadre spatial, tel qu’il est restitué par le GPS :

 

Le balcon posé sur la mer (6) entre Kάραβος et Κέα

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’écran montrait le Zeph au large du cap nommé « AK AY MARINA », qui est l’abréviation de « AKROTIRIO AYIA MARINA ». Cette expression était la transcription en caractères latins de « Ακρωτήριo Αγία Μαρίνα », qui signifiait littéralement ‘Cap Sainte Marina’.

Le ‘Cap Sainte Marina’ était à tribord du Zeph quand il passait devant. Quant au flanc gauche, il se préparait à passer devant deux îlots.

Voici ces deux îlots sous l’œil du photographe à bord :

 

Le balcon posé sur la mer (6) entre Kάραβος et Κέα

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un plan plus élargi montre qu’en longeant la côte de l’Attique vers le Sud, on débouche sur la plaine de Marathon, qui a donné aux guerriers grecs une écrasante victoire sur l’ennemi perse.

 

Le balcon posé sur la mer (6) entre Kάραβος et Κέα

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’accès à Marathon par voie de mer, à partir du Nord, se fait en contournant une langue de terre qui s’oriente dans le sens Nord-Sud.

Voici, à tribord du Zeph, l’extrémité Sud de cette langue de terre :

 

Le balcon posé sur la mer (6) entre Kάραβος et Κέα

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jamais le Zeph n’a été aussi près de Marathon.

L’enjeu de la viabilité de la toute jeune démocratie athénienne renvoyait à la problématique de la viabilité du Zeph à la sortie de la clinique de Χαλκούτσι.

Le Zeph a été très chanceux d’être bien soigné à cette clinique. Il devait sa guérison à l’art du chirurgien, qui exprimait la clémence des divinités.

Il était donc très judicieux que le Zeph profite du site de Marathon pour remercier l’Olympe par une offrande, à la manière des Anciens.

Un bouquet de fleurs indiquait l’emplacement de l’autel que les divinités viendraient visiter.

Le premier emplacement de l’autel se trouvait à proximité des vannes car de l’étanchéité dépendait la sécurité du balcon posé sur la mer :

 

Le balcon posé sur la mer (6) entre Kάραβος et Κέα

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur le Zeph, en l’absence des fleurs pour l’action de grâce, c’étaient les toucans qui surveillaient le fonctionnement des vannes.

Après les vannes, l’autel s’est déplacé vers le cockpit et s’est installé à bâbord :

 

Le balcon posé sur la mer (6) entre Kάραβος et Κέα

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La bouée rouge en U indiquait que c’était bien le flanc gauche qui sollicitait la bénédiction.

Puis l’autel est venu à tribord, pour conjurer le désagrément du roulis :

 

Le balcon posé sur la mer (6) entre Kάραβος et Κέα

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La roue du gouvernail, qui apparaissait à droite de la photo indiquait que c’était le flanc droit qui était fleuri à ce moment-là.

Il allait de soi que le gouvernail aussi avait besoin de l’attention bienveillante des divinités :

 

Le balcon posé sur la mer (6) entre Kάραβος et Κέα

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il arrive que la violence du vent et la fureur des vagues réclament des efforts surhumains. Symboliquement, les divinités prennent soin du gouvernail en donnant au barreur une main ferme et un esprit lucide.

Après que le bouquet de fleurs s’est promené à la manière de l’encensoir byzantin qui se déplaçait partout pour sanctifier tous les endroits de l’édifice consacré à la communion avec la transcendance, a eu lieu le moment solennel de la libation.

Nous offrions aux divinités du champagne :

 

Le balcon posé sur la mer (6) entre Kάραβος et Κέα

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Deux coupes étaient remplies : une pour l’Olympe et une pour le Zeph.

 

Le balcon posé sur la mer (6) entre Kάραβος et Κέα

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le respect dû aux divinités demandait que d’abord leur coupe soit versée dans la mer, qui était le royaume de Poséidon.

Puis c’était notre tour de trinquer au nom du Zeph :

 

Le balcon posé sur la mer (6) entre Kάραβος et Κέα

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après la libation, c’était la sanctification du sillage du Zeph. Tout comme le champagne, les fleurs devaient rejoindre le Royaume de Poséidon.

Pour la beauté du spectacle, le Capitaine procédait teinte par teinte.

Voici un groupe de pétales dorés, prêt à fleurir le sillage du Zeph :

 

Le balcon posé sur la mer (6) entre Kάραβος et Κέα

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tout le bouquet formait le vœu que le sillage soit un sillage de paix, pour que l’arrière-goût de la navigation ne soit ni de la douleur, ni de l’amertume.

 

Le balcon posé sur la mer (6) entre Kάραβος et Κέα

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tout le bouquet était mis à contribution, ou presque.

Le mousse lui-même était surpris que des branches fleuries soient restées sur le teck de la banquette. Revenez à l’avant-dernière photo et regardez ce qu’il y avait sur le teck, entre le seau et le Capitaine : tout en préparant les branches destinées à rejoindre la mer, celui-ci gardait au passage celles qui devaient rester sur le Zeph. Ce n’était pas de l’avarice à l’égard des divinités. C’était une manière de dire que le Capitaine et le mousse, tout mortels qu’ils étaient, venaient d’accéder, par leur piété, au statut de commensaux de l’Olympe.

Voici le bouquet de la piété, qui portait en lui le précieux souvenir du passage devant Marathon :

 

Le balcon posé sur la mer (6) entre Kάραβος et Κέα

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Capitaine a remarqué que pendant l’offrande, le vent a viré de 180°. Avant l’offrande, celui-ci soufflait de la poupe. Après l’offrande, il soufflait de la proue.

Très grande était la tentation de voir dans ce changement de la force motrice, un acquiescement de l’Olympe à l’égard de notre geste de piété.

Sur le plan de la mécanique, le vent qui soufflait depuis la proue aurait pour effet un ralentissement de la marche du Zeph. Tout s’est passé comme si le souffle d’Éole voulait ralentir la marche du χρόνος, qui est le temps physique de l’horloge, pour que l’offrande remplisse pleinement chaque instant du καιρός, qui est le temps favorable.

Le Capitaine a dit au mousse qu’il existait une tradition qui consistait à jeter des fleurs à la mer en souvenir des âmes qui y avaient péri.

Le mousse a répondu au Capitaine que les fleurs de la piété du Zeph étaient destinées aux vivants, pour que ceux-ci continuent de rester vivants, le plus longtemps possible.

Le nouvel ornement floral, qui flottait à proximité de l’œil bleu de la chance, ramené du récent périple en Anatolie, nous a accompagnés jusqu’à la destination finale, qui était Κέα (transcription : Kéa).

 

Le balcon posé sur la mer (6) entre Kάραβος et Κέα

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Entre les roses du souvenir et l’œil de la bénédiction anatolienne, se dressait la silhouette d’un édifice muni d’un dôme bleu : c’était le Ιέρος Νάος Αγίας Τριάδας. En français : Sanctuaire de la Sainte Trinité.

Le balcon posé sur la mer entre Kάραβος et Κέα était un balcon de la piété.

Tag(s) : #2024 La GRECE, #Eubée
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