Le cadre enchanteur qui nous a ouvert ses bras à notre arrivée à Πάρος (transcription : Paros), continuait de nous charmer le lendemain.
Voici le Zeph lors du premier matin à Πάρος :
Il aimait se contempler dans l’eau du mouillage.
Tout son être était narcissique, particulièrement l’éolienne.
Le charme du cadre stimulait l’inspiration du cuisinier, qui s’employait toujours à faire de l’art culinaire le fer de lance de l’autonomie.
À l’heure méridienne, des poivrons grillés avec du gingembre embaumaient le giron du Zeph.
Garnis de fleurs de brocoli et de boulettes de viande, ils étaient servis sur la plage avant, entre la capote et le mât :
À ce moment-là, passait au large une voile amie, qui a tout de suite reconnu l’arrière-train bleu du Zeph. Elle n’a pas su résister à l’attraction de celui-ci. Elle est donc venue mouiller à bâbord de nous.
Voici le capitaine de la voile amie, que nous avons invité pour partager nos poivrons grillés :
Malgré son air juvénile, c’était un marin chevronné. Confident d’Éole, il était au courant de toutes les embuscades du dieu espiègle et nous donnait en conséquence des conseils très précieux.
Nous voulions le remercier par notre art culinaire, qui le remplissait d’admiration.
Le partage avec la voile amie rajoutait du sens dans ce que nous entreprenions.
Sans fausse pudeur, nous nous contemplions dans le miroir offert par autrui.
Le Zeph, lui, continuait à se séduire au fil des heures. Le voici avec la proue orientée à l’Ouest, au moment où le soleil y descendait avec majesté :
Le Zeph frétillait de joie tout en donnant à voir une image la moins déformée possible.
Puis l’or solaire a commencé à s’inviter dans le miroir de la coquetterie :
La rotation autour de l’ancre exposait d’abord le flanc droit à la lumière dorée.
La configuration du mouillage offrait au Zeph le privilège d’être aux avant-postes.
L’impression d’être au premier rang, et de surcroît, sans aucun voisin, pour assister à un spectacle qui promettait d’être haut en couleurs, donnait l’enivrante sensation d’être choyé par le destin.
L’or promis est arrivé, en abondance :
Sur la photo, il était plus visible sur le reflet dans l’eau que sur la coque elle-même. Y aurait-il une leçon de vie dans ce phénomène d’optique ?
Pour capter celui-ci, nous avons utilisé l’annexe et nous avons fait le tour du Zeph juste avant que le soleil ne disparaisse derrière l’horizon.
Puis nous sommes remontés à bord.
À notre manière, nous nous sommes contemplés dans le miroir de notre bonheur :
Notre bonheur était fait de simplicité, de persévérance et de gratitude.
Pour dire que l’ancre tenait bon et que la nuit serait douce, l’or solaire a transformé le davier en deux miroirs étincelants :
Nous y contemplions la bienveillance des divinités.
Puis la nuit, douce et envoûtante, a fait son apparition :
De notre balcon, nous contemplions avec ravissement les lumières qui venaient de s’allumer sur le rivage.
La tentation de nous immerger dans ce bain lumineux était irrésistible. Nous avons donc repris l’annexe pour aller à terre.
C’était l’occasion pour contempler de nouveau le Zeph avec les dernières lueurs du couchant :
Nous aimons beaucoup notre Zeph parce qu’il est courageux et fidèle.
Le spectacle du soleil couchant donnait beaucoup de poésie à la cité portuaire.
La passeggiata, agréable et instructive, nous a menés vers l’Antiquité et ses étonnantes réalisations :
Nous sommes toujours fascinés par le miroir laissé par les Anciens.
Nos pas nous ont aussi conduits vers le sillage de la Pâque byzantine.
Avec une très forte émotion, le mousse a contemplé cette icône de la sortie des tombeaux :
Le Messie, qui tient Adam de la main droite et Eve de la main gauche, les fait sortir de leurs tombes respectives.
L’icône portait un titre. Celui-ci apparaissait au-dessus du personnage principal vêtu de blanc. Voici ce titre : « H ANACTACIC ».
Il s’agit de la graphie liturgique, où la consonne « C » équivaut à la lettre laïque et ordinaire « Σ ».
Finalement, le titre se lisait « H ANAΣTAΣIΣ » (en français : LA RÉSURRECTION ».
Quel miroir encourageant pour le futur !
Le balcon posé sur la mer à Πάρος était le balcon de la contemplation.