2 jours et 3 nuits, 57 heures, pour atteindre la rive d'en face !
271 miles pour gagner le nord SARDAIGNE depuis l'île de PROCIDA, avec un petit vent n'excédant pas F3 et une mer calme, sauf le premier bord de 30 miles fait par mer formée et F4.
Une belle navigation à la voile avec seulement 2 portions de 40 miles chacune, faites au moteur.
C'est la première fois que je fais une traversée aussi longue en temps et en distance. C'est très plaisant de perdre la côte de vue et de ne pas la retrouver le lendemain !!!
Question météo, donc, on a eu un vent de face les 2/3 du parcours et un petit Sirocco (du sud, donc) sur la moitié du dernier tiers. Mettre le moteur durant 50 heures étant inimaginable, je me suis résigné à tirer des grands bords de près serré, quitte à dégrader le cap d'une route directe. Un premier de 30 miles et un second de 100 miles, avant de trouver cet air venant du sud qui nous a permis, une fois atteint grâce à 8 heures de moteur, de reprendre une trace directe sur notre destination.
Ce qui est beau dans une telle navigation, c'est de ne pas avoir d'échéance...On arrive quand on arrive ! Ainsi, je profite le plus possible d'avancer avec les voiles seulement, même quand le vent faiblit et que la vitesse chute. Sur les grands parcours, je peux laisser avancer le bateau avec le vent tant que la vitesse ne descend pas en dessous de 3 nœuds. Je peux même, quand le vent est vraiment faible, entre 2 risées, maintenir le bateau dans des vitesses inférieures à 2 nœuds… Bon. Si ça dure trop longtemps, c'est sûr, j'vais secouer ce petit monde avec un coup de diesel !…
Avancer à 2 nœuds seulement n'est pas du tout désagréable, surtout quand tu longes de près, de très près, les cailloux ou une côte accore. J'aime beaucoup le rase cailloux !
En fait, c'est sur des parcours de 50 à 60 miles maxi que je vais regarder davantage ma vitesse moyenne et ne pas hésiter à mettre le moteur. Je pars le matin et je voudrais arriver quelque part le soir, et avant la nuit. Je calcule alors mes heures de départ et d'arrivée en tablant sur une vitesse moyenne de 5 nœuds.
5 nœuds, c'est peu, quand le bateau marche plus souvent à 6 ou à 7 nœuds. Mais avec une vitesse moyenne calculée à 5 nœuds, cela m'autorise de retarder la mise en route du moteur quand le vent faiblit et que la vitesse aussi.
Pour le moment, le soleil se lève pour la seconde fois de notre traversée. On est encore à 40 miles de la SARDAIGNE. On voit ses côtes. Le vent, lui, est à nouveau instable en direction et en force. Le diesel ne va pas tarder à ronronner un peu !
OLBIA. Il est 19h00. Je me gare le long du quai du commerce.
Carte du parcours
Sur le premier bord de près, à 30 miles de PROCIDA, on se fait doubler par cette sauterelle.
Le soleil se couche une première fois.
Au petit matin, j'affine la route sur l'ordi…
Le soleil se lève une seconde fois. C'est nuageux. Normal, c'est le temps du Sirocco.
Mon p'tit père, t'as une drôle de tête ! La tête d'un mec qui s'est pas lavé depuis 2 jours et qui a mal dormi. Pourtant, en vérité, cette seconde nuit a été parfaite d'un point de vue sommeil ! Au large, je n'ai pas besoin de faire une veille assidue…
Tête d'une fin de traversée !!!
L'arrivée sur les côtes de SARDAIGNE… C'est un peu tristoune, mais ça va s'arranger !
L'île de TAVOLARA dans les eaux d'OLBIA.
J'ai coupé court à travers ce haut-fond. Les fonds étaient sensés être d'au moins 2 mètres ce qui me laissait 10 cms sous la quille… Quand je me suis cru sorti de la zone dangereuse, c'est alors que j'ai vu le fond remonter drôlement et mon sondeur d'afficher 1,90 mètres ! Aïe, aïe aïe ! J'ai vraiment cru que j'allais toucher !
Le phare d'entrée du canal qui mène au port d'OLBIA.
Le ZEF enfin amarré.
Bon, ben, j'm'en vais me coucher et rêver à des champs de blé mur, moi !