La question de la transparence a étreint le Zeph de façon déroutante, cocasse et dramatique quand il se trouvait à Macinaggio, au Nord-Est de le la Corse.
Au cours de son premier voyage à Rome, le Zeph s’y est arrêté pour s’approvisionner en eau. Peine perdue ! Un garde-frontière filtrait l’entrée en criant à tue-tête que le port était complet. Le capitaine lui expliquait que nous voulions seulement de l’eau. Sur un ton catégorique le garde a répondu qu’à cette heure-ci, tous les robinets étaient fermés. Nous étions en début d’après-midi. Était-ce possible que personne au port ne pouvait avoir accès à l’eau à ce moment-là ? Le garde maintenait la dureté de ses paroles et la dureté de son cœur. Pire encore, il s’est payé la tête du quémandeur en se moquant de la gestuelle de celui-ci.
Les paroles du garde-frontière étaient opaques comme son cœur.
Imbu de son pouvoir, l’homme s’agitait comme un policier qui faisait la circulation à un croisement au Pakistan.
L’opacité du cœur dissimulait-elle l’appât du gain qui s’y nichait ?
Neuf ans plus tard, l’écran d’opacité s’est-il dissout ? Les mentalités ont-elles évolué afin que Macinaggio remonte dans l’estime du Zeph ?
Nullement ! En août dernier, l’accès au port était toujours cadenassé par la rhétorique !
Comme si l’opacité de ceux qui administraient la baie de Macinaggio finissait par déteindre sur le cadre spatio-temporel.
Macinaggio vient de macina, mot qui est utilisé sur le rivage Toscan pour désigner une meule. Dans le dialecte toscan, le vocable macinaggio se réfère à celui qui manie la meule pour moudre le grain ou écraser les olives.
En effet, dans cette partie de la Corse, qui est si proche de l’archipel toscan, la présence de moulins situés au Nord-Est du port, à la Punta di a Coscia qui ferme la baie, corrobore la filiation linguistique.
L’emprunt à la langue toscane ne peut concerner seulement le sens propre et bannir le sens figuré. Et que dit la racine toscane macina pour le sens figuré ? Hélas, elle renvoie à des choses extrêmement négatives, dont la lourdeur, la voracité et le dérèglement.
Le lien entre la meule et la lourdeur est facile à concevoir.
En Toscane, l’on dit :
Mi sento una macina sullo stomaco
pour signifier :
J’ai un poids énorme sur l’estomac.
L’aspect massif de la meule et la lourdeur qui s’y rattache conduisent à une formulation de la brutalité et de la violence.
En Toscane, macinare qualcuno signifie rudoyer quelqu’un, le malmener ( pestarlo, malmenarlo ).
Quant aux deux autres connotations péjoratives concernant la consommation et le dérèglement, quel est le rapport avec la meule ?
L’hyperphagie de la meule qui consomme le grain à moudre crée dans l’imaginaire toscan la vision de la gloutonnerie et de la voracité.
À Macinaggio, la voracité était celle des bateaux qui affluaient en masse vers le mouillage, se dépêchaient de lâcher leur ancre au mépris de la sécurité et de la bienséance, pour s’emparer à tout prix de l’emplacement convoité. Pas de voracité sans frénésie ni délire. Encerclé et assiégé, le capitaine était aux abois. Succombant à l’oppression, il suffoquait de colère.
Osons filer la métaphore jusqu’au bout : les neurones du capitaine étaient complètement pulvérisés. L’impatience, la hargne et l’insatiabilité des voisins ont fini par être comme une meule qui réduisait en fine poussière tout effort de lucidité et toute tentative de rebond chez lui. L’épuisement et le défaitisme étaient si pesants qu’il était comme cette particule de farine qui ne pouvait que murmurer : « Advienne que pourra ! »
Dans de telles conditions, comment le Zeph a-t-il fait pour ne pas être lui aussi réduit en miettes à cause des flots hystériques, du vent infernal et de la dureté de cœur des gens qui administraient la baie ?
Seules les divinités ont l’explication du miracle de la survie momentanée.
Le capitaine a vu plusieurs gros bateaux battant pavillon italien et fuyant l’orage comme nous, entrer dans le port et ne plus en sortir, tandis qu’à nous, on nous avait dit juste avant, à la VHF, que c’était « complet ». Le lendemain matin, le capitaine a réitéré sa demande, et de derrière les phares d’entrée, on lui a répondu que le port était « plus que complet ».
Le soir du premier jour, le port était seulement « complet ». Le matin du deuxième jour, il était « plus que complet », avec l’appui de la locution adverbiale qui marque le degré supérieur. Entre les deux moments, l’espace entre les quais s’était donc dilaté, mais cette dilatation n’a pas profité au Zeph.
Que sont devenus les bateaux qui étaient entrés en surplus ? L’administration du port a trouvé de la place pour eux dans les deux particules de la locution adverbiale « plus que » !
L’espace était dilatable pour les bateaux auxquels le port a fait une faveur, mais pas du tout pour un Zeph qui venait l’on ne sait d’où. Cette dilatation partiale et différenciée a-t-elle eu lieu sans qu’il y ait un échange pécuniaire très, très particulier ? C’est là où prend toute sa valeur l’allusion au dérèglement lié à l’argent, que véhicule la racine toscane macina.
Se pouvait-il qu’il y avait, non seulement existence, mais récurrence d’un désordre éthique dans l’administration ? L’opacité serait là pour dissimuler cette pratique déshonorante.
La transparence des heures dévoile les rouages secrets de l’avidité et de l’indignité. Mais elle donne aussi à voir le mécanisme interne de la bonté et de la générosité.
À Savona, pas d’orage menaçant, pas de vent en furie, pas de houle déchaînée, pas de parole biaisée, pas de voisin envahissant, agressif ou dangereux. À Savona, tout était calme et paisible. Du matin au soir, tout baignait dans la courtoisie.
Les heures transparentes à Savona montraient un art de vivre bâti sur un profond respect d’autrui. L’autre, c’est-à-dire le visiteur venu en bateau ou en voiture, le vendeur qui n’était pas natif d’ici, un proche parmi la parenté.
Pas de bousculade, pas de mépris, pas de crispation. Pas de gestes brusques, pas de regards dédaigneux, pas de voix tonitruante. Le désaccord se réglait avec les bonnes manières.
Le crépuscule mettait en évidence la transparence des ballons qui faisaient miroiter les lucioles de la montée des lumières. En amont de la capitainerie, des parents ont acheté un de ces aéronefs sphériques pour leur fille assise dans une poussette.
En aval de la capitainerie, les parents ont demandé à échanger contre un autre ballon transparent. L’échange s’est fait en toute cordialité.
À Savona, on prenait le temps de vivre en paix avec son prochain, dans la Darsena Vecchia comme dans la Via Pia, l’artère principale du Centro Storico.
À toute heure de la journée, il flottait dans la Via Pia un air de prospérité. Prospérité de jadis, évoquée par les nombreuses façades Renaissance. Prospérité de maintenant, qui a d’heureuses répercussions sur le vivre ensemble.
Là où la Via Pia offrait une perspective sur la Darsena Vecchia, l’architecture rivalisait d’ingéniosité pour exalter la spiritualité.
Sur les murs volontairement transparents de la modernité, venait se refléter l’Oratorio del Cristo Risorto, comme si les différents bâtiments faisaient un seul et même corps, malgré les nombreux siècles qui les séparaient.
Tout en haut de l’Oratorio, l’oriflamme n’était pas quelconque. Il arborait la scène de l’Annonciation.
À gauche, l’ange Gabriel, avec des fleurs à la main, annonçait à Marie sa maternité. À droite, la jeune femme, portant l’auréole de la sainteté, s’agenouillait pour recevoir le message de l’ange.
Le capitaine et le mousse sont entrés dans la Chiesa di San Giovanni Battista quelques minutes seulement avant la fermeture du site. Voulant disposer d’un peu plus de temps pour engranger des souvenirs sur la carte-mémoire, le capitaine a demandé à l’homme qui attendait pour éteindre les lumières et clore les portes, quand nous pourrions voir de nouveau l’intérieur éclairé.
L’homme, avec le ton de la douceur et un sourire dépourvu des scories de la malice, a répondu : « Domani, alle otto ! »
Information délivrée sur le ton de la promesse. Pas n’importe quelle promesse, mais celle d’un homme de parole. Promesse dont la certitude de l’accomplissement transparaissait à travers la bienveillance.
Effectivement, le lendemain, à huit heures du matin, l’église était ouverte, avec la lumière des lustres. Accès libre, entièrement libre, sans gardien chargé de dresser les barrières de la proprietà privata.
Grâce aux nombreuses baies vitrées, la lumière extérieure entrait avec aisance dans l’espace interne et l’inondait généreusement.
Cette transparence des murs n’offrait pas une vision du trône céleste, mais des effusions de la bienveillance qui venait d’en haut.
La belle hospitalité qui était pratiquée dans la maison dédiée au Baptiste était une réminiscence de l’accueil chaleureux que sa mère avait jadis réservé à la cousine venue de Nazareth.
Cette rencontre est relatée dans l’évangile. En effet, on peut y lire :
Marie donc se leva en ces jours-là et se rendit en hâte dans le pays montagneux, vers une ville de Juda,
et elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.
Évangile selon Luc, chapitre 1, versets 39 et 40
Le texte grec insiste sur l’empressement de Marie. Tout de suite après l’annonce faite par l’ange Gabriel, elle s’est mise en route. La diligence de la jeune femme laissait transparaître sa promptitude à coopérer avec le dessein divin.
Le peintre florentin Jacopo Carucci, dit le Pontormo, montre la profonde émotion suscitée par ces retrouvailles inattendues.
Au premier plan, Marie et Élisabeth tendent les bras pour s’embrasser.
Marie est à gauche et porte sur sa tête un foulard rose.
À l’arrière, deux servantes assistent au câlin.
Le regard intense d’Élisabeth rend l’avenir de Marie transparent.
Les couleurs chatoyantes des vêtements sont là pour dire la splendeur du double miracle et l’éclat de la Bonne Nouvelle.
L’évangile continue en ces termes :
Eh bien, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, le tout petit enfant dans sa matrice bondit ; et Élisabeth fut remplie d’esprit saint,
et elle cria avec un grand cri et dit : « Bénie es-tu entre les femmes, et béni est le fruit de ta matrice !
Comment se fait-il donc que j’aie le privilège de voir la mère de mon Seigneur venir à moi ?
Évangile selon Luc, chapitre 1, versets 41 à 43
Les mouvements du fœtus ne sont perceptibles que par la mère. C’est pourquoi la mention du bond qu’Élisabeth a senti dans ses entrailles est une sorte de révélation de l’intime. C’était comme si le texte grec rendait transparent le ventre de la mère pour mettre en évidence l’enjeu de la manifestation physiologique qui venait de s’y produire. L’iconographie byzantine donne à voir cette transparence.
Le texte grec ne dit pas que le fœtus a bougé, mais qu’il a « bondi ». Le verbe σκιρτάω – ΣΚΙΡΤΑΩ évoque la vivacité de la réaction, le tonus de l’organisme, la force du mouvement et la franche expression d’un sentiment que la mère appellera, au verset 44, « allégresse ». La transparence ménagée par le texte grec ne livre pas des images fixes, mais un véritable film.
Quand son enfant a tressailli, Élisabeth n’a pas considéré ce mouvement comme une banalité. Au contraire, elle a associé le bond du fœtus à la salutation de Marie. L’enfant porté par Élisabeth a sans doute perçu les sons émis par Marie, mais cette perception sonore ne donnait aucune information sur la nouveauté qu’apportait la visiteuse. Le fœtus d’Élisabeth n’a pas réagi par rapport à un lien de parenté, mais par rapport au nouvel état de la parente. Les choses se sont passées comme s’il voyait et identifiait le fœtus d’en face. Autrement dit, comme s’il y avait une transparence inter-utérine !
Élisabeth confirmait la réaction de son enfant et appelait Marie la « mère de son Seigneur ». Dès cette rencontre, le fœtus de Marie était déjà le « Seigneur » d’Élisabeth. Pour Élisabeth, l’avenir de cette double maternité était transparent. L’enfant de Marie serait celui qui apporterait la délivrance. Quant à son cousin, il serait celui qui préparerait la voie du Sauveur.
Cette triple transparence exposée dans l’épisode de la visite de Marie à Élisabeth fait partie d’une transparence de plus grande envergure, qui est la transparence du dessein divin en faveur de l’être humain.
Le peintre vénitien Jacopo Robusti, dit le Tintoret, montre les retrouvailles de Marie et Élisabeth en accentuant les courbures et en créant plus de mouvement.
Élisabeth, qui est à gauche du tableau, se baisse. Son bras droit s’approche du ventre de Marie. Geste de curiosité, attitude affectueuse, et hommage à l’être qu’elle reconnaît déjà comme son « Seigneur ».
Les corps incurvés des deux femmes et le flot des étoffes font penser à une ronde gracieuse, dont le balancement est à l’origine du ballet des bras.
Dans l’évangile selon Luc, les mots d’Élisabeth étaient non équivoques. L’instant de la rencontre était transparent. Son avenir, également. Des paroles prophétiques étaient prononcées à l’occasion de cette visite, comme si l’on pouvait voir clair dans le temps futur.
Ce jour-là, les heures transparentes en Judée ravivaient l’espérance et laissaient entrevoir l’accomplissement de la promesse faite à Abraham.
Transparence pour la délivrance.
Transparence pour la joie.
Transparence pour la pleine lumière.
Transparence pour la gloire.
Transparence pour la bénédiction.
Transparence exclusivement féminine. Les époux étaient comme absents. Les Écritures ne parlent ni de Joseph, ni de Zacharie dans cet échange.
Des quatre évangiles, seul celui selon Luc mentionne cette transparence inter-utérine. Si maints détails sur l’anatomie et la physiologie figurent dans le récit selon Luc, c’est parce que l’auteur était lui-même médecin. Connaissant bien le corps humain et son fonctionnement, l’évangéliste y prêtait particulièrement attention quand il relatait la diffusion de la Bonne Nouvelle.
La nymphe se débrouillait déjà pas mal, parce qu’elle avait réussi à garder Ulysse près d’elle pendant sept ans. Sept ans, c’est-à-dire plus du double du temps où Poséidon en personne s’employait à entraver le retour à Ithaque.
Comment la nymphe s’y prenait-elle pour retenir Ulysse ? Rusée et pleine de ressources, elle avait une allure envoûtante, de magnifiques cheveux, une voix d’or et des gestes de charme qui, jour après jour, mois après mois, année après année, avaient réussi à dissuader Ulysse de rentrer chez lui.
Mais désormais la nymphe avait peur de devoir se séparer de son hôte. Elle ne voulait plus le quitter. Alors elle a employé les gros moyens. D’où la proposition de l’accès à l’immortalité.
Quelle serait la réaction d’Ulysse ?
La proposition de la nymphe était une épreuve pour le roi d’Ithaque.
Ulysse allait-il se couper de son histoire, de ses racines spatiales et temporelles ? Accepterait-il de renoncer à ses souvenirs, de ne plus être l’époux de Pénélope et le père de Télémaque ?
Ulysse pouvait-il sacrifier sa part d’humanité ?
Le défi lancé à Ulysse était dans le nom même de la nymphe qui lui offrait l’hospitalité.
Elle s’appelait ΚΑΛΥΨΩ. Ce nom propre vient du verbe ΚΑΛΥΠΤΩ, qui signifie couvrir, cacher, dissimuler.
Dans le texte d’Homère, l’action de cacher s’accomplissait très souvent en couvrant d’un voile.
Certes, il y avait le voile en tant que parure. C’était avec Hélène ou Héra. Dans ce cas, le contexte mentionne toujours la blancheur de l’étoffe et son éclat. En la circonstance, le personnage s’enveloppait de sa coquetterie.
Mais dans la plupart des situations, le verbe ΚΑΛΥΠΤΩ décrit une isolation protectrice ou un ensevelissement mortel.
Il y a le cas où le guerrier se couvrait à l’aide d’un bouclier, comme dans ces vers :
Le grand Ajax, toujours, sur Hector casqué de bronze, désirait lancer son javelot ; mais Hector, guerrier habile, de son bouclier de cuir couvrant ses larges épaules, surveillait les flèches sifflantes et le bruit des javelots.
Homère, Iliade, chant 16, vers 358 à 361
Il s’agissait d’une attitude défensive contre une menace de mort.
Il y a encore le cas où le guerrier avait le regard qui s’obscurcissait déjà à cause de la mort, comme dans ces vers :
Arrivés au gué du fleuve au beau cours, du Xanthe tourbillonnant qu’engendra Zeus immortel, ils descendirent Hector du char sur la terre, et l’aspergèrent d’eau. Il reprit haleine et leva les yeux ; à genoux, il vomit un sang noir ; puis il retomba en arrière, sur le sol, et ses yeux se voilèrent d’une nuit noire. Le projectile domptait encore son cœur.
Homère, Iliade, chant 14, vers 433 à 439
Le voile qui recouvrait le guerrier pourrait être celui de la disparition totale et définitive. À cette occasion, Homère n’omet pas d’indiquer la couleur noire du voile.
Dans la très grande majorité des situations, le texte d’Homère emploie le verbe καλύπτω – ΚΑΛΥΠΤΩ pour dire que la mort veut avoir le dernier mot, est en train d’avoir le dernier mot, ou vient d’avoir le dernier mot.
ΚΑΛΥΨΩ était donc la nymphe qui cachait pour protéger et se protéger.
Même avec la proposition de l’accès à l’immortalité, jusqu’à quel point Ulysse consentirait-il à vivre caché ?
Allait-il se laisser envelopper par un voile qui menaçait de s’épaissir ? Pourrait-il accepter d’être voilé au point de perdre de vue Ithaque ?
ΚΑΛΥΨΩ était la nymphe qui pourrait même ensevelir le projet de retour à la terre natale, et ce qu’il y avait d’humain chez Ulysse.
Voile de l’amour ou voile de la mort ?
En vérité, le marché que Calypso voulait conclure avec Ulysse portait sur plus d’opacité, et non sur plus de transparence.
Comme Ulysse, prenons garde ! Comme lui, préservons le contact direct avec la vie véritable, malgré les malheurs qui se mêlent aux bonheurs.
Comme Ulysse, le Zeph veut tirer profit de la transparence des heures en faisant le choix d’une vie chahutée par l’incertitude, où l’amertume et l’enchantement se disputent la préséance.
La fragilité et la vulnérabilité sont inhérentes à la condition humaine. La transparence des heures fournit mille occasions pour trouver de la beauté dans cette fragilité et de la splendeur dans cette vulnérabilité.