L’intérêt de la spiritualité est d’ajouter une dimension supplémentaire à l’expérience vécue et de rendre celle-ci encore plus attrayante, plus féconde et plus mémorable.
L’apport spirituel qui vient fortifier notre projet en 2013 est fourni par l’ange du Languedoc, qui a fait sienne l’aventure du Zeph.
Ici, le mot « ange » est utilisé par rapport à son étymologie grecque άγγελος – ΑΓΓΕΛΟΣ, qui signifie « messager ».
L’ange du Languedoc a été envoyé par la Providence pour être une source d’encouragements. C’était un être en chair et en os, doté d’une grande sensibilité et d’une rigueur remarquable. De plus, c’était un modèle de patience et de dévouement. Voilà deux qualités essentielles en navigation.
La leçon de patience se donnait à voir dans le cosmos fleuri de l’ange du Languedoc.
Patiemment, il a fallu planter. Et patiemment, il a fallu arroser. Encore patiemment, il a fallu attendre l’émergence de la saison favorable.
Et voici les fleurs de la patience :
Le romarin qui se trouvait dans le jardin ne fleurissait que pour qui savait attendre sa floraison.
Sur le sentier de randonnée, l’asphodèle ne révélait sa splendeur qu’au marcheur avisé, qui savait attendre le bon créneau de météo et le bon tournant sur le chemin pierreux.
À chaque fois, comme la récompense était grande, voire sublime !
Jamais le mousse n’a vu en Grèce un asphodèle aussi pur et aussi vigoureux.
La photo ci-dessus a été faite au cours d’une randonnée organisée par l’ange du Languedoc dans les environs de Collioure.
Dans le domaine moral, la récompense de la patience était aussi très émouvante.
Voici des tournesols de Van Gogh offerts en guise de remerciements pour une aide pédagogique patiente et dévouée :
Puisse cet or des tournesols, cet éclat de l’asphodèle et cette douceur du romarin rappeler au Zeph qu’il faut se fier à sa propre patience et non aux prévisions alarmistes des faux prophètes, quand ceux-ci feront surgir « leurs » meltems ou « leurs » médicanes !
Dans ce contexte, la patience procure l’autonomie et de surcroît, la sérénité. Un double trésor, qui est loin d’être négligeable quand les cartes sont brouillées, même pour les soi-disant devins de la météo.
En définitive, la patience produit la confiance en soi.
Sans la confiance en soi, aucun capitaine ne peut conduire son bateau à bon port.
Avec l’ange du Languedoc, il existait une illustration de la confiance en soi. Voici cette illustration :
On y voit de la clarté, aucun trouble, aucune anxiété, aucun tourment.
Les tulipes, qui étaient posées sur la table du salon, étaient prioritaires pour recevoir les rayons du soleil couchant tandis que la pénombre qui remplissait l’espace cuisine à l’arrière-plan se transformait en obscurité par effet de contraste. Il y avait une majesté de la sérénité dans ce spectacle des pétales colorés sur fond noir. Il en émergeait une leçon vitale pour la navigation : c’est en prenant du recul par rapport aux bobards des agitateurs d’épouvantails que le Zeph sauvegardera la forme la plus majestueuse de sa sérénité.
L’apport spirituel de l’ange du Languedoc était dans le rappel que le bon déroulement d’une navigation dépendait du mental et non de la technique, de la foi du capitaine en lui-même et non des performances du matériel.
Le cosmos de l’ange du Languedoc abondait en incitations à préserver l’indépendance d’esprit, et donc la dignité. L’exhortation se manifestait par la contemplation ou par l’action.
Pour prendre soin de notre forme physique et mentale, l’ange du Languedoc a organisé deux randonnées. La première suivait un sentier côtier qui se terminait à l’anse de Paulilles. Le second parcours était consacré au relief montagneux. Le site exploré était Castelnou.
À chaque fois, l’exercice demandé n’était pas simplement musculaire ou respiratoire. Même si la progression était collective, chacun avançait à son rythme et gérait à sa manière sa respiration, sa flexion des genoux et son planter de bâton.
Chacun avait à se concentrer sur son investissement et à en estimer l’efficacité, sans aucune pression venant de l’extérieur.
Ce fonctionnement indépendant de l’organisme était indissociable de la pratique d’un jugement objectif, sain et responsable.
C’est la pratique de ce jugement autonome qui permettra au Zeph de s’affranchir de la peur primaire, qu’agitent les soi-disant météorologues dont la seule et véritable motivation est de disputer le devant de la scène à Éole ou Poséidon.
Il faut être fort, mentalement et affectivement, pour ne pas succomber à la tentation de prendre des vessies de faux prophètes pour des lanternes de scientifiques.
Il faut être en possession de tous ses moyens pour résister au matraquage des guetteurs alarmistes. Car des méninges exsangues cèdent facilement au catastrophisme.
D’abord, ne pas être en retard de sommeil. À ce sujet, l’ange du Languedoc nous laissait dormir tout notre soûl dans sa demeure. Le repos que nous savourions ainsi constituait par anticipation un puissant antidote au défaitisme.
La spiritualité des lieux était dans la dimension prophylactique du bien-être qui nous était offert.
Ensuite, bien se nourrir. Car les joies de la dégustation engendrent l’optimisme, la clairvoyance et la détermination. Voilà d’excellentes dispositions qui aideront le Zeph à ne pas succomber aux rumeurs qui sont déversées sur la toile à des fins malsaines.
L’équilibre alimentaire permet de voir clair.
Dans la demeure de l’ange du Languedoc, il existait une illustration de la clarté de la vision. Voici cette illustration :
Il importe d’avoir une vision claire des choses pour éviter de céder à l’affolement que les oiseaux de mauvaise augure se plaisent à répandre.
Le spirituel procure la lucidité.
Le spiritueux y apporte l’énergie.
Ces deux contributions ne sont pas antinomiques. Elles peuvent même s’accorder et se booster mutuellement. C’est ce qui a eu lieu chez l’ange du Languedoc.
Le champagne a coulé à flots pour nous souhaiter la bienvenue.
Des bulles d’allégresse procuraient du courage à deux, à trois, à quatre.
L’originalité s’invitait à table pour nous divertir, nous consoler et nous fortifier.
L’Extrême-Orient était convoqué pour ses saveurs du dépaysement. L’évasion était confiée à un menu terre-mer.
L’inspiration de la terre était portée par des raviolis :
La farce privilégiait la contribution des légumes et en particulier de la carotte.
L’objectif était d’assurer le croquant aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur du ravioli frit.
La précision de l’art culinaire avait une finalité : la convivialité. Et le partage, qui était toujours spontané et généreux dans la demeure de l’ange du Languedoc, témoignait de la spiritualité des lieux.
Après l’inspiration de la terre, il y a eu, le lendemain, l’inspiration venue de la mer.
Après le baluchon bien croustillant, il y a eu le rouleau qui devait croustiller tout autant :
Cette fois-ci, le défi était plus grand. En effet, la galette de riz qui formait l’enveloppe extérieure devait être croustillante.
Mais la crevette qui constituait le cœur du rouleau devait être fumante sans être desséchée.
Il se peut que la nourriture pour le ventre n’ait rien de spirituel en soi. Mais la convivialité qui stimule l’amour pour autrui et l’amour pour la vie joue un rôle éminent pour la spiritualité.
Même en randonnée, l’ange du Languedoc veillait à ce que la pause repas soit un véritable moment de délices, pour que la jouissance du site reste pleine et entière.
Prendre soin des choses matérielles pour sauvegarder l’intérêt culturel : cette démarche reflétait une grande spiritualité.
Voici un souvenir du pique-nique sur la plage de Paulilles :
La nourriture matérielle a redonné du tonus pour mieux apprécier la superbe fresque qui ressuscitait l’âme des lieux :
Le pique-nique de la randonnée à Castelnou a aussi été préparé avec le plus grand soin :
Le plaisir de la dégustation a permis d’entretenir l’enthousiasme après une montée harassante. La visite du village médiéval a grandement bénéficié de cet enthousiasme.
Mais la plus savoureuse des nourritures était la nourriture spirituelle. Là-dessus, l’ange du Languedoc se révélait insurpassable.
L’ange du Languedoc avait une grande affection pour le Capitaine du Zeph et pour le mousse.
Tout ce qu’entreprenait l’ange du Languedoc n’avait qu’une seule finalité : concourir à la prospérité du Zeph en 2013.
Alors, rien n’était laissé au hasard. Tout était convergent, généreusement, passionnément.
La grande minutie de la prévoyance, la formidable rigueur de l’organisation, l’intensité maximale de chaque effort manifestaient l’esprit de solidarité de l’ange du Languedoc.
Un tel altruisme était un signe de spiritualité.
Le dévouement en constituait la parure.
