- Le titre de c'truc ?
- Le même que les deux autres, mais dans la langue du mousse !
- Patience, toujours patience !
C'est toujours le printemps ici... L'été n'a pas commencé. Le soleil se fait désirer depuis plus d'un mois. Il ne fait pas encore très chaud. Y'a même des épisodes assez nombreux de gris et de fraicheur. Le vent souffle souvent fort. Les orages sont nombreux. Et grâce à cette humidité ambiante, le printemps fait de la résistance. Les genets font durer leur parure. Les coquelicots, bien que moins nombreux, flamboient toujours sous les rayons du soleil. Les pois de senteur, comme des orchidées en miniature persistent à fleurir dans les champs. Même les chardons, tout hérissés de piquants, parviennent encore à maintenir leur belle floraison en dégradé de violets. Et puis, il y a toujours tellement d'autres fleurs aux teintes variées qui s'évertuent à donner de la couleur au temps qui passe !
Faut dire qu'on a le temps, nous, d'observer la nature... Beaucoup de temps même...
8H10...
Le ballet aérien reprend. Comme chaque jour depuis 1 mois !
On va finir par s'en lasser, hein ?
Bon. Ca nous rythme nos journées...
Un peu au-dessus du port d'EVOIKO CENTER à CHALKOUTSI, la nature reprend ses droits. Quel plaisir de se promener ainsi dans une Grèce esseulée, une Grèce de paysans, de gens humbles, avec une nature qui s'offre à tous, sans barrière, sans barbelé, et où les chapelles sont ouvertes au moindre vent !
En témoigne celle-ci, la chapelle AGIOS DIMITRIOS, posée au faîte de la colline, vieille de plus de 1000 ans ! Restaurée, certes, mais elle n'en porte pas moins son millénaire jusque dans le tréfonds de son cœur !
Et que dire de SPIROS, le pope qui nous a ouvert ses bras, comme si on se connaissait de toujours... Ou de LAZAROS qui vient de temps à autre entretenir le terrain autour de la chapelle, arroser les lauriers et ôter les mauvaises herbes, et qui nous a offert toute sa gentillesse... Jusqu'au chien errant qui nous a accueillis par des pirouettes de joie comme s'il retrouvait ses maîtres après une longue absence...
Parfois, on en vient à se demander si l'accident du ZEF n'est pas une bénédiction !!! J'exagère un peu, quand même ! Mais cette escale forcée, si pénible dans la patience qu'elle nous oblige et dans son incertitude quand à la décision de l'assurance de prendre en charge les dommages causés au bateau, nous plonge dans une sédentarité que nous n'imaginions pas !
Ce n'est plus l'escale choisie, avec son lot de découvertes, visiter les sites, Choras, chapelles byzantines, ruines en tous genres, s'imprégner des paysages et de tous ces lieux qui s'offrent à nous, puis, parfois par lassitude, et plus souvent par envie de poursuivre le voyage et de découvrir encore et encore, toujours plus, lever l'ancre, hisser les voiles, et changer d'eau, changer de port, changer de mouillage, changer de jardin !
Non. Aujourd'hui, notre escale n'est pas choisie. Tant dans son lieu que dans sa durée. Et c'est cela, justement, qui confère un charme nouveau à la situation !
Il nous faut vivre ici. C'est tout.
Chaque jour avec les cloches de l'église qui rythment les heures, avec les chiens qui aboient, le bruit des vagues qui roulent sur la plage quand le vent adonne un peu plus que d'habitude, les jeunes parlant fort sur le chemin de l'école et plus encore lorsqu'ils sont sur le retour... Vivre. Comme si on était chez nous. Faire ses courses, acheter le pain (et le vin !) et faire la passeggiata le long du bord de mer, sur le chemin aménagé qui mène au village et au port.
Comme si on était chez nous. Chez nous. C'est drôle mais à bien y penser, nous sommes désormais plus chez nous ici, en Grèce, qu'en France où nous avons pourtant nos attaches !
Alors voilà. Kiên nhẫn, luôn luôn kiên nhẫn ! Mais ça fait quand même du bien !!!
La balade du jour.
Avec un pope qui a eu l'extrême amabilité de nous allumer le grand lustre pour qu'on puisse mieux y voir !
Voilà.
Encore un jour sur cette terre bénie des dieux !
Alléluia !