A près de 80 km de l'hôtel, on trouve, comme ça, au beau milieu d'un village sans prétention, le site de DERINKUYU. Une ville souterraine, bâtie sur 13 niveaux, qui s'enfonce sous terre à plus de 80 mètres !
Et c'est le Minh qui va vous la faire visiter !
Ici, on est toujours dans la province de NEVSEHIR en Anatolie centrale. Cette cité a vu le jour d'abord à l'époque de la domination phrygienne (13 ème siècle avant JC), puis a été agrandie au début de la période byzantine.
La ville a servi de refuge aux premiers chrétiens grecs face aux persécutions de l'empire romain, puis celles des Omeyyades et enfin celles des "fils d'ABBAS" !
La cité a aussi été le refuge des chrétiens orthodoxes qui ont été à leur tour persécutés par l'empire ottoman.
En cas de besoin, les habitants de DERINKUYU pouvaient être exfiltrés vers l'une des 200 autres cités souterraines, toutes unies par des tunnels d'une grande complexité !!!
A ce jour, seuls 10 % de la cité sur 8 niveaux est visitable.
La cité pouvait accueillir jusqu'à 20 000 personnes, et était conçue pour permettre aux habitants d'y amener le nécessaire pour se nourrir, se vêtir, le bétail, etc... afin d'y séjourner une longue période, si nécessaire...
Alors là, c'est moi, et comme vous, je suis pas à pas le Minh qui nous emmène dans chaque couloir, chaque pièce, chaque tunnel, pour peu qu'ils soient descendants !
Parce que c'est tout au fond de la cité, après un très long escalier qui tombe littéralement dans les tréfonds de la terre, que se trouve la chapelle !
La ville s'articule autour de plusieurs puits qui traversent de part en part tous les étages. Ces puits servent autant à l'aération qu'à l'apport en eau de ruissellement.
Un escalier presque sans fin !
Il faut imaginer ces tunnels pleins de vie (20 000 habitants !!!), les lampes à huile qui fument à tout va pour éclairer toute la cité, les couloirs où il est quasi impossible de se croiser, et où tenir debout, me concernant, est impossible !!!
Il faut imaginer quand les habitants se faisaient la cuisine, les odeurs, les fumées, les gamins courant partout, et, bien sûr, cette peur qui devait être quasi palpable quand les campagnes de persécutions battaient leur plein...
Le Minh depuis le fond d'un tunnel complètement noir !
La chapelle...
Pour se défendre, une défense passive, près de 50 puits d'aération ont été creusés afin de ne pas se faire asphyxier en cas de blocus par l'ennemi.
L'étroitesse des galeries est aussi un moyen pour mieux se défendre en forçant les éventuels intrus à marcher complètement courbés en deux et à la file indienne, ce qui n'est guère propice à une invasion mêlant force et rapidité !
Enfin, et on le voit très bien sur la photo, tout un ensemble de gros blocs circulaires, pesant jusqu'à 500 kg, permettaient d'obturer à la demande les couloirs entre tous les niveaux.
Chaque niveau dans la ville est conçu pour un usage spécifique : le bétail dans les niveaux proches de la surface pour éviter les nuisances olfactives et autres ! De même, on y trouve aussi les cuisines pour faciliter l'évacuation des fumées. Plus bas, les habitations, et dans les fonds, les écoles, chapelles et espaces de réunion, ainsi que les ateliers de fabrication de l'huile pour les lampes, de production de vin, etc...
L'une des plus belles pièces, outre la chapelle : l'école missionnaire byzantine, avec, en bas de l'escalier, un système d'eau pour le lavage des pieds et dans la continuité de la pièce, plafond vouté en berceau, la salle d'étude, avec sa chaire, et encore quelques marches plus bas, la chambre du maître ! Le Minh s'y voyait presque...
Voilà. Ca vous a plu ?