C'était il y 2 jours, dans le port de MESSINE et avant le coup de vent. Le ZEF, bien dans ses lignes, sommeille le long de son quai.
Et puis le vent est arrivé. La houle aussi.
J'ai bien calé la barcasse, avec des amarres en double et une pendille pour écarter du quai le nez de la bête !
Le matin du départ. Ça a un côté tristounet quand même, hein?
Faut dire qu'il est 6h30...
... Mais là où je vais, le soleil brille.
Au loin, ce que vous prenez pour un gros nuage, c'est l'ETNA. Bon, je sais, il est quand même loin et je n'aurais peut être pas dû mettre la photo.
Le détroit de MESSINE s'efface doucement. J'ai profité d'un courant de 1,5 nœuds pendant 3 heures, puis, alors que j'étais à plus de 20 miles dans son Est, un courant contraire de la même vitesse.
Un banc de dauphin, peut être une quinzaine d'individus, a rejoint le ZEF pendant de longues minutes. J'ai raté toutes les photos parce que j'ai privilégié la caméra ! Je n'ai pu en saisir qu'un seul sur la bande ! C'est comme ça ! Z'aviez ka être là !
Et puis j'ai avalé les miles les uns après les autres. 68 jusqu'à ROCELLA IONICA. Un des rares ports sur cette portion de côte. Arrivé devant le port, ben, c'est simple, je n'ai pas pu y entrer. Je n'ai même pas essayé ! L'ensablement a réduit les profondeurs de l'entrée à 2,30 m (c'est marqué 2 m sur la carte électronique que j'ai acquis récemment). Avec la houle qui s'est doucement créée sous un F3 devenant F4, la profondeur d'entrée s'en trouve considérablement réduite. J'ai trouvé plus prudent de poursuivre ma route. Le prochain port, c'est CROTONE à plus de 50 miles...
Navigation de nuit dans un vent F4 forcissant ! Quand le vent a atteint, dans une rafale, le F7 et que j'ai vu les vagues commencer à déferler, ben oui, j'ai eu un peu peur de la suite ! Ma première tempête en mer me suis-je dis. Alors, j'ai mangé, j'ai préparé le bateau, arrimé tout ce qui pouvait l'être, et j'ai mis mon harnais ! Bon j'ai laissé le cadenas sur la survie ! J'avais pas l'intention de couler ! Ouiiii, je sais, c'est pas bien malin parce que si je devais couler, le temps de trouver la clé du cadenas... 2 ris et un mouchoir en guise de foc.
Le vent fort n'a pas duré longtemps. Avec 2 ris et mon mouchoir, le ZEF frôlait les 10 nœuds, et j'ai quand même trouvé le moyen de dormir un peu par séquence de 1/4 d'heure...
136 miles à l'arrivée. Et frais comme un gardon !
La carte du parcours :
