Bon. Allez ! Après des élucubrations un rien loufoques dans le précédent article (ARKADIA 1), passons à des choses sérieuses !!!
Il faut savoir que ce monastère a connu des jours funestes... A l'image de ce vieux cyprès, vestige de l'holocauste de ARKADI !
Pendant la révolte des Crétois contre les Ottomans en 1866, près de 1000 personnes, résistants, mais aussi femmes et enfants, périrent ici après avoir fait sauter volontairement la réserve de poudre...
Geste ultime après 3 jours de combat sans issue !
VICTOR HUGO a décrit la bataille ultime avec ces mots :
"On connaît ce mot, Arcadion, on connaît peu le fait. En voici les détails précis et presque ignorés. Dans Arcadion, monastère du mont Ida, fondé par Héraclius, seize mille Turcs attaquent cent quatre-vingt-dix-sept hommes, et trois cent quarante-trois femmes, plus les enfants. Les Turcs ont vingt-six canons et deux obusiers, les Grecs ont deux cent quarante fusils. La bataille dure deux jours et deux nuits ; le couvent est troué de douze cents boulets ; un mur s'écroule, les Turcs entrent, les Grecs continuent le combat, cent cinquante fusils sont hors de service, on lutte encore six heures dans les cellules et dans les escaliers, et il y a deux mille cadavres dans la cour. Enfin la dernière résistance est forcée ; le fourmillement des Turcs vainqueurs emplit le couvent. Il ne reste plus qu'une salle barricadée où est la soute aux poudres, et dans cette salle, près d'un autel, au centre d'un groupe d'enfants et de mères, un homme de quatre-vingts ans, un prêtre, l'Igoumène Gabriel, en prière. La porte, battue de coups de hache, va céder et tomber. Le vieillard prend sur l'autel un cierge, regarde ces enfants et ces femmes, penche le cierge sur la poudre et les sauve. Une intervention terrible, l'explosion, l'agonie se fait triomphe, et ce couvent héroïque, qui a combattu comme une forteresse, meurt comme un volcan."
Aujourd'hui, tout est paisible, serein même.
Mais comment oublier que le sang, ici, a rougi la terre pour encore des siècles de souvenirs !
Bon, ben voilà ! C'était mon quart d'heure culturel !
Désormais, retour au superficiel !
Une façade, des arcades, un olivier...
J'aime bien ce petit coin du monastère... Comme une hacienda et son patio fleuri !
Là, plus dramatiquement, c'est l'ancienne poudrière dont le toit a été pulvérisé...
Voilà. La visite est bientôt finie.
D'ailleurs, elle est finie !
Allez hop ! Du balai ! Tout le monde dehors !