Ma première visite de la Chora s'est soldée avec un avis plus que mitigé... Je n'ai trouvé aucun charme à ce village ! Des ruelles qui errent sans but, des escaliers qui ne mènent nulle part, des placettes sans aucune végétation, aucune fleur, des chapelles informes... Bref, je n'avais pas les bons yeux !
Ce n'est que plusieurs jours plus tard que je renouvelle l'expérience avec le Minh, pour bien lui montrer tout ce qu'il n'y a rien à voir ici, même que je me suis longtemps demandé comment nos potes du BELLATRIX, Céline & Renato, avaient pu élire cette escale comme l'une de leurs préférées !...
L'ambiance est particulière sur cette île pelée, jusqu'à même trouver des barques qui hivernent le long des routes, loin du port, bien au-dessus de l'eau, comme si la mer pouvait se montrer si féroce qu'elle pourrait submerger le bas-port...
Une fois au sommet de l'île, la Chora est là, toute nue, toute blanche, vide de sens, même que je m'étonne d'y voir le Minh tout accaparé par ses films et ses photos ! Mais qu'est-ce qu'il lui trouve donc, à la fin, à cette Chora ?!
Et ici, même la terre est vide de tout. Plus qu'ailleurs. Pas un arbre. Juste des rochers et de maigres buissons recouverts de poussière et déjà grillés de soleil...
Et puis, tout à coup, s'ouvrant sur la mer en contre-bas, une splendide terrasse, que même, j'me dis que ça m'aurait bien plu de m'étendre ainsi sur une des chaises longues, et de prendre mon temps à ne rien faire, juste en contemplation !
Et un peu au dessus de la terrasse à l'italienne, cette nouvelle terrasse... Aussi bleue, que le ciel est bleu !
Oui. Je ne devais pas avoir les bons yeux lors de ma première visite... Usé des 50 minutes de montée sous un cagnard d'enfer, je n'ai pas eu la force de voir les beautés cachées de cette Chora !
Aujourd'hui, tout me plaît ! Jusque cette placette devant l'épicerie du village sur laquelle je m'attarde volontiers, avec une bière fraîche, la tenancière ayant eu la bonne idée d'installer quelques chaises et quelques tables et quelques bancs, pour ceux qui veulent !
Derrière une ruelle en chicane, c'est une chapelle qui taquine le ciel avec son architecture en bleu et blanc...
Et là, c'est un splendide coin d'ombre qui me tend les bras... J'y fais une longue sieste, allongé tel la chatte Fleur d'EVOIKO, c'est-à-dire avec toujours un bras ou une jambe qui pend au-delà du muret qui m'accueille !!!
Depuis ma terrasse d'ombre, la vue embrasse tout le village jusqu'à la mer.
Que ce soit d'un côté ou de l'autre, le regard porte loin !
Avec un horizon si dégagé, et c'est assez rare en fait en Grèce, parce qu'il y a très souvent, toujours pour ainsi dire, une île ou un ilot qui vient interrompre l'immensité du bleu de la mer, on a comme le sentiment d'être perdu face à l'éternité (j'emprunte ces 3 mots à nos amis Maggie & Jef).
Et comme pour raviver le souvenir de nos compagnons à 4 pattes du port d'EVOIKO, Fleur et Cannelle, ne voilà t'il pas quelques jolis chatons venus titiller notre mémoire ?
Peut-être, ici, les 2 seuls grands arbres de l'île !!!