Eau Seychelloise ! Du bleu turquoise translucide et presque aussi doux que l'eau douce ! Pas besoin de mouiller, des bouées sont là pour éviter les ancres. En même temps, les bouées permettent de contrôler et limiter l'affluence ! Quand y'a plus de bouées disponibles, c'est que c'est complet !
Accueil très sympa et aucune angoisse, donc, d'avoir des voisins indélicats qui viennent mouiller jusque sous ton étrave et qui abandonne leur bateau à la surveillance des autres pendant qu'eux mêmes se tirent au resto !
Pour fêter cette escale, on sort d'la belle verroterie et d'l'ouzo ! Faut bien qu'on s'entraîne à en boire vu que ce sera notre boisson de tous les jours que quand on s'ra en GRECE !
Les SEYCHELLES ? C'est juste là, sur notre tribord !
J'me repose d'une manœuvre totalement hasardeuse !!!! Jugez plutôt ! J'avais fait un simple nœud de chaise sur la bouée, et je m'étais aperçu, en tournant autour avec l'annexe, que les mouvements du bateau avec la petite houle usait la corde. J'me suis dit que j'allais reprendre tout ça et faire un double tour mort sur la boucle pour limiter le frottement. Et donc, toujours depuis l'annexe, j'me met à défaire le nœud... Et donc ? Ben le nœud s'est défait ! Et tout de suite, le bateau s'est mis à dériver dans le vent léger vers ces voisins et les haut-fonds !!! Dans l'urgence, j'ai bien essayé de raccrocher l'amarre, même sommairement, mais avec la dérive, c'était déjà trop court ! En vitesse supersonique, j'ai dû escalader le franc bord du ZEF, retrouver les clés du moteur, démarrer la bête et me remettre sur la bouée, laissant l'annexe partir à vau-l'eau avec son amarre d'attache traînant dans l'eau au risque qu'elle se prenne dans l'hélice du moteur ! Un p'tit jeune italien ne pipant un seul mot de français, viendra me la rapporter ! Sympa le gusse...
Moralité : 1/ Ne jamais modifier un amarrage sans avoir mis une sécurité en place ! 2/ Mettre toujours les clés du moteur à proximité du démarreur... 3/ Toujours prévoir la possibilité d'un départ en urgence 4/ C'est pas parce que t'es beau et intelligent que ça doit t'empêcher de réfléchir ! 5/ Si un tel cas devait se reproduire malgré les 4 premières recommandations, toujours trouver un responsable ou une tête de turc, si possible chez des gens que tu ne connais pas, histoire de ne pas accuser à tort ton mousse de ne pas t'avoir aidé puisque de toutes façons il était pas là !!!
Bon. Avant de trouver cette place dans ce mouillage de rêve..., on avait fait une première tentative, sans succès, la veille ! On avait quitté alors le mouillage de PORTO-VECCHIO un poil trop tard et quand on était arrivé ici, tout était complet ! En même temps, un vent soudain s'était levé (F4/F5) amenant la mer du vent plus un peu de houle, ce qui, au final, n'aurait pas rendu l'escale confortable, vu l'absence totale de protection de cette baie. Enfin... Pour les vents d'Est j'entends ! Et donc on était reparti en sens inverse, 9 miles, pour regagner la baie de PORTO-VECCHIO !
Ah oui ! Encore un truc dingue ! Pour gagner la zone de mouillage de PORTO-VECCHIO, faut emprunter un chenal balisé. C'est c'qu'on a fait. Et pendant qu'on remontait le chenal, à 4 ou 5 nœuds, une grosse vedette le remontait aussi, à bonne vitesse, 10 ou 15 nœuds peut-être, créant un impressionnant sillage de vagues courtes et raides ! Je ne pouvais rien faire d'autre que de subir l'assaut et me faire submerger ! Pas même m'échapper sur la droite, un autre voilier occupant déjà la place, un peu sur mon tribord avant ! Et quand cet autre bateau s'est vu dépassé à son tour par la grosse vedette, ben il s'est dit qu'il lui fallait prendre les vagues de face et donc, il a viré, d'un coup d'un seul, sur sa gauche et à angle droit, sans même regarder s'il y avait quelqu'un ! Et il y avait quelqu'un !!! Nous ! J'ai dû donner un violent coup de barre pour éviter qu'il ne m'éperonne !!! Ce faisant, je me suis retrouvé parallèle aux vagues qui arrivaient ! Ça nous a quand même secoué un brin ! Un sacré brin même ! Bandes d'ahuris, tiens !
Moralité : 1/ Dans un chenal, même si devant y'a des bateaux plus lents que toi, prendre son tour et ne pas chercher à les dépasser... 2/ Rester toujours vigilant quand y'a du monde 3/ Ne pas engager le pilote automatique, comme je le fais parfois, pour me dégager du temps pour mettre en place les défenses ou les amarres... J'aurais été sous pilote à ce moment là et, à cette heure, y'aurait plus de ZEF ! 4/ Ne pas hésiter à houspiller les responsables, parce que si tu ne le fais pas, tu vas ruminer, et tu risques bien de t'en prendre à ton mousse qui n'y est pour rien dans tout ça ! Et 5/ C'est pas parce que t'es beau et intelligent qu'il faut croire que tout le monde l'est aussi !!!
Et pour finir avec tout ça... Vous dire qu'avant d'avoir pris la bouée dans les eaux bleus de SANTA GIULIA, dans le précédent mouillage, à PORTO-VECCHIO, ben pour mouiller justement, avec tous les événements qui ont précédé, j'ai bien du m'y reprendre à 10 fois !!! INCROYABLE ! 10 fois avant d'enfin trouver ma place ! Trop près d'un bateau, puis d'un autre, trop près des bouées du chenal, trop près des haut-fonds, l'ancre qui ne tient pas, etc... 10 fois !
C'est une juste récompense, après toutes ces aventures, que de lézarder au soleil !...
Après le lézard, j'ai des fourmis dans les jambes ! Ramer. Ramer. J'adore ça !
Ça remonte à loin. A très loin même... Du temps où je n'avais pas encore atteint la 20taine ! Me faufiler à la rame dans des trous de roche ! Et 40 ans plus tard, j'éprouve le même plaisir ! Gamin, va !
N'empêche, ça m'plait et c'est beau !
- Et là, qui c'est qui rame ?
- C'est bibi !
- Et là, qui c'est qui rame ?
- C'est encore bibi !
Quelle eau !
Non... Franchement ! Y'a aucune raison de venir ici ! C'est d'un surfait !
La carte !