Après avoir vu un peu NAPLES, pas beaucoup en fait, quelques coins seulement, parce que je ne m'y suis pas senti à l'aise !!! Une drôle d'atmosphère en fait ! Un mélange désordonné d'églises, de monuments et de palais qui se termine sur les quais du port. « Un dédale de rues, de mystères et de secrets bien gardés ne livrant au regard que le plus voyant : misère, gaieté, gamins chapardeurs ».
Je ne sais pourquoi, mais, contrairement au mousse, je me suis senti comme oppressé dans cette ville. Peut être l'ai-je abordé avec une certaine désinvolture qui n'allait pas au lieu ? Peut être ai-je été trop touriste et pas assez napolitain ? En tout cas, lorsque je reviendrai à NAPOLI quelques années plus tard, en 2016, et que je traverserai alors une grande partie de la veille ville à pied, amas hétéroclite de baraques déglinguées, me plongeant, comme face à la lame, dans une foule dense et bigarrée, je n'aurai pas du tout cette sensation que j'ai aujourd'hui ! Comment l'expliquer ?
Ainsi, après voir vu des bouts de NAPOLI, des bouts de son centre historique, des bouts de son port, des bouts d'une de ces collines, le tout sur fond de VÉSUVE, et tandis que le vent souffle bien fort, et c'est mieux qu'il le fasse maintenant, histoire d'avoir la paix sur le chemin du retour... Après avoir été confronté à la racaille italienne qui nous avait pris pour cible (!!!), après avoir fait naufrage à terre et s'être replié sur SALERNE, voir des bouts de sa cathédrale et fait quelques courses, après avoir erré à PAESTUM, on fini, après des heures de bus dans un embouteillage monstrueux, à AMALFI !!!
AMALFI a donné son nom à la côte qui va de SALERNE jusqu'à la Punta CAMPANELLA. La côte amalfitaine. Indépendamment de la foule qui se presse dans les ruelles de la petite ville, foule cosmopolite où les italiens, en cette saison, ne sont pas forcément les plus nombreux face aux hordes de touristes, c'est un réel bonheur que d'échapper à la cacophonie urbaine de NAPLES et d'entrer enfin dans une campagne odorante, une campagne de vertes frondaisons et de sentiers abrupts !
On randonne ainsi jusqu'à RAVELLO via le bourg de SCALA et on visite la villa CIMBRONE.
« C’est un lieu de rêve qui ne semble pas vrai quand vous y êtes et vous ressentez une grande nostalgie au moment de le quitter » écrivait John STEINBECK.
La villa CIMBRONE, bâtisse du 18 ème siècle englobe un petit cloître incrusté de fragments antiques.
Le lieu vaut surtout pour son parc empli d'essences rares, de statues, de grottes, de rotondes avec une vue incroyable sur la mer ! D'un coup d'un seul, c'est toute la côte amalfitaine qui nous saute aux yeux !J'm'en ferais bien ma résidence secondaire de ce p'tit coin... Rien que pour la vue !
Ouais... Ben c'est nous !
Retour au bateau avant de repartir pour POMPÉI. Et là, comment vous dire... C'est une destination que je m'suis dit qu'on ne pouvait pas ne pas faire ! Voir POMPÉI. Voir CAPRI. Aller à NAPLES en bateau... C'est bête, hein ? C'est bête mais c'est important pour moi !
Si les habitants de POMPÉI ou d'HERCULANUM avaient su que toute la côte napolitaine était située sur une fracture de l'écorce terrestre... S'ils avaient su que la terre elle-même porte en elle une maladie grave nommée la tectonique des plaques... S'ils avaient su que la croûte terrestre n'est pas aussi rigide qu'elle en a l'air et qu'au contraire, elle n'est qu'une succession de plaques qui s'entrechoquent, se percutent, glissent l'une contre l'autre, et que tout ça entraîne des trucs pas toujours drôle... Hein ? S'ils avaient su... Ben ça n'aurait rien changé ! La preuve ? Aujourd'hui, il y a 12 millions de gusses qui vivent à moins de 12 kms d'un monstre nommé VÉSUVE !
Ben c'est pareil à POMPÉI ! Que la montagne gronde, que le sol ondule parfois, il reste des lieux où la terre possède un peu plus qu'ailleurs ! Pouvoir labourer, semer et récolter jusqu'à 3 fois, et parfois 4 dans une même année, ça laisse rêveur ! Et malgré l'avertissement en 62 après JC, un tremblement de terre qui a lézardé voire détruit bon nombre de maisons, la vie a repris ! Les riches demeures décorées de fresques, de sculptures, de fontaines, ont été rebâties. POMPÉI est redevenu alors le centre d'une villégiature de romains fortunés. Comment vouloir quitter une région ou les vignobles, les vergers, les oliveraies se répandent dans des vallées généreuses en soleil et en eau ?
Le 24 octobre de l'an 79, à 10 heures, un fracas terrifiant et soudain retentit sur les pentes du VÉSUVE ! BOUM ! Tout explose ! En une heure, le volcan va propulser dans les airs des millions de tonnes de cendres brûlantes et de pierres ponces qui vont retomber partout sur la campagne et recouvrir POMPÉI d'une couche de près de 3 mètres d'épaisseur, faisant écrouler les toits des maisons et bloquant toutes velléités de fuir la cité. Et d'autant plus que le nuage volcanique voile le soleil et que l’éruption, à proprement parler, s'accompagne de multiples secousses sismiques rendant encore plus difficile les déplacements dans la cité !
Au matin du deuxième jour, la colonne éruptive ne résistant plus à sa charge en fragments de roches, s'effondre sur elle-même, provoquant ainsi ce que l'on nomme aujourd'hui une nuée ardente ou, plus scientifiquement, une coulée pyroclastique ! Ces coulées sont composées d'un mélange de matières volcaniques, de gaz et de vapeur d'eau montés à plusieurs centaines de degrés, et dévalent les pentes à près de 100 kilomètres/heure ! Autant dire que ce n'est pas avec ta pelle et ton seau que tu vas réussir à faire dévier tout ça !
C'est cette première coulée et la suivante qui vont raser HERCULANUM ! Ces premières coulées n'atteindront pas POMPÉI qui, pour sa part, est déjà noyé sous des mètres de matières volcaniques... Mais les coulées suivantes vont achever le travail, s’immisçant partout et tuant tout ce qui reste à tuer... POMPÉI et HERCULANUM n'existent plus !
Dans les phases éruptives, si les coulées de lave sont telles des spectacles son et lumière, les nuées ardentes sont, elles, mortelles et sans échappatoire possible pour peu qu'elles viennent vers toi ! T'as même pas besoin de courir ! Il te suffit de prier, et vite ! A ce titre, y'a un très beau livre intitulé simplement « Volcans » de Katia et Maurice KRAFFT qui ont voué leur vie aux volcans. Et même leur mort ! Dans une coulée pyroclastique justement. Sur les flancs du mont UNZEN sur l'île de KYUSHU au JAPON...