Oh que oui qu'on profite bien du mouillage de PUNTA ALA... Discussion très particulière où le mousse semble dire :
- Quoi ? Tu veux encore un verre ?
- Ben oui, quoi... Un seul ! Hic !
- Non !
- Allez !... Un seul, quoi ! Hic ! Un petit, quoi ! Hic ! Le dernier ! Hic !
- Non, non, non ! On n'ouvrira pas une quatrième bouteille !!!!
Et au matin, c'est le gris du ciel que l'on voit en premier ! Et le vent aussi qui ne tarde pas à se lever !
A cette époque, en 2014, on ne s'est pas encore équipé d'internet à bord ! Du moins pour l'international... C'est fou quand on y pense, hein ? On est obligé d'aller à terre et de trouver une WIFI pour capter une météo ! C'est dingue ! Bon. Je gonfle l'annexe, j'y mets le moteur et zou, direction le port. Et sincèrement... PUNTA ALA, c'est un ghetto pour des plaisanciers fortunés ! Des gardes à l'entrée, une guérite de contrôle, des barrières... Quand on débarque, on ne se sent pas franchement les bienvenus ! Alors vite on trouve notre météo (Auprès des gardes de l'entrée... Au final, ce sont les plus humains !) et on retourne en vitesse au bateau ! La météo prévoit du F4/F5 avec renforcement pour demain. On file donc sur LIVOURNE, parce qu'on préfère être bloqué là-bas qu'ici.
Faut que j'reste concentré... Surtout que le vent est frais ! Le ZEF chevauche les vagues dans un tourbillon d'écume !
64 miles. Une très belle et longue journée dans le vent, en quasi plein vent arrière ! Avec 1 ris, la vitesse oscille entre 7 et 9 nœuds ! Et puis le vent a continué à monter en intensité. Jusqu'à F6. Ce jour là, le ZEF II a battu son record de vitesse, avec une pointe à 10,6 nœuds !!! Et même avec un second ris, la vitesse se maintient ! Puis le vent va redescendre graduellement à F3/F4. Je reste indécis pendant plus d'une heure avant de rétablir la Grand Voile.
Je manœuvre beaucoup aujourd'hui !
On arrive à LIVOURNE au soir.
Je suis un peu tendu à l'arrivée... Le vent et la crainte que le port ne soit complet ! Au final, je trouve une place sympa. L'accueil y est toujours aussi cordial. Nous aimons toujours autant ce port où les bateaux de passage sont coincés au milieu des cargos, des paquebots de croisière, à deux pas du centre historique, du port de pêche, et des canaux qui transforment cette cité en une petite VENISE ! Le ciel est menaçant, mais le beau temps va l'emporter. Les coups de vent se succèdent entre la CORSE et le continent. A peine mangé, je m'endors comme une masse.
LIVORNO est un port bon marché pour nous. 40 € la nuit en août, et 30 si on reste au moins 3 jours, c'est inespéré ! Et malgré la distance qui nous sépare encore de PORT NAPOLÉON, malgré la météo clémente (F4) pour ces prochains jours, on décide quand même de rester ici ! C'est mieux pour notre porte-monnaie...
Après, il faudra naviguer près de 50 miles par jour, tous les jours et pendant 8 jours !
Et ce premier jour d'escale est pour moi comme un jour de repos ! A peine une courte balade à terre tandis que Minh redécouvre la cité, caméra au poing ! A la nuit, débordant d'énergie, en pleine forme donc, avec la radio italienne, j'ai veillé jusqu'à 2 heures du matin... Danser dans le bateau en tapant la mesure sur les planchers qui résonnent... Ce soir, je me suis senti bien. Et pas sûr que le mousse ait bien dormi avec tout le boucan que j'ai fait!!!
Minh le mousse ne se lasse pas de filmer et de photographier dans tous les sens ce ballet incessant des paquebots, ferrys, cargos et remorqueurs !
Le ballet...
...Incessant !
LIVORNO. Une ambiance foraine, simplement entre gens de mer.
J'aime beaucoup ce petit coin de port... Le môle MEDICEO. Il y a toujours une légère houle jusque au niveau des pontons qui nous rappellent que nous sommes bien sur un bateau ! La nuit, elle nous berce. En plus, tout le ponton grince continuellement... Les ressorts des amarres, le cliquetis des anneaux qui se conjuguent aux drisses qui claquent sur les mats, c'est comme une douce mélodie qui est loin d'être désagréable !
Je converse à plusieurs reprises avec le skipper de ce splendide Hallberg-Rassy. Il parle Français, a envie de parler Français et nous a pris en estime !
Quand le soleil se couche sur le port, la vieille ville, auréolée de lumière nous tend ses bras, comme une invitation silencieuse à venir s'y perdre au gré de la musique, des gens et des tentations multiples !