SAMOTRAKI et le sanctuaire des Grands Dieux !

On se réveille avec un grand soleil et beaucoup d’espérance pour la visite du sanctuaire des Grands Dieux ! La nuit sur le port de pêche a été d’un paisible sans nom ! Comme d’habitude du reste ! On nous laisse royalement tranquille !

Le ferry pour ALEXANDROPOULI est en partance. Ce jour-là, le ferry emporte une relation de quelques minutes qu’on a tissée dans les gorges de FONIAS. Un Français marié avec une Bulgare et leur fils, TOM. Le MINH a offert spontanément quelques graines de cajou au TOM qui a grandement apprécié. Et la mère itou, qu’on prenne soin de son fils, alors qu’eux-mêmes n’avaient rien emporté pour calmer une faim ou une soif soudaines !!! On les a croisés une seconde fois dans les gorges et, à nouveau, on a offert des cajous et des pistaches au TOM dont la mère nous disait qu’il mourrait de faim ! Bref. Une relation courte, mais aussi pleine d’amitié !

Bye bye les potos, comme dirait l’OUVE !

Le site des Grands Dieux ! On va y déambuler plusieurs heures. Le charme est immense ! La proximité avec la mer confère encore plus de force au charme ambiant. C’est dire si on aime !

Je vais vous faire la visite comme au temps des Anciens.

Et d’abord… Vous dire. Vous êtes où ? C’est quoi ce sanctuaire ? Pourquoi le sanctuaire des Grands Dieux ?

On est dans la période des années 280 avant JC. Le rayonnement du sanctuaire est tel qu’il attire des personnes venant de l’ensemble du monde grec ! Tout ce beau monde, des mendiants aux plus nobles, viennent honorer leurs Dieux. HERODOTE, LYSANDRE, les rois de Sparte, nombreux sont les célébrités du moment à y être initiés. On y vient par dévotion.

Le sanctuaire des Grands Dieux est ainsi nommé parce qu’en réalité, l’identité des divinités vénérées dans ce sanctuaire reste énigmatique, encore aujourd’hui ! Et d’autant plus qu’il était interdit, dans le monde profane, de prononcer le nom des divinités. Forcément ça ne nous aide pas beaucoup, hein ? C’est pourquoi, ici plus qu’ailleurs, la célébrité du sanctuaire de SAMOTRAKI est liée à son culte des mystères… Tout le monde pouvait venir ici pour honorer les Grands Dieux, mais l’accès aux édifices consacrés aux mystères était réservé aux seuls initiés. L’initiation pouvait être faite sans condition d’âge, de sexe, de statut, de nationalité. On pouvait être Grec ou non, libre, affranchi ou esclave, peu importait, pourvu d’être là, physiquement, dans le sanctuaire !

A l’époque, l’entrée se faisait par le Propylée de PTOLEMEE II. Je ne vous montre pas de photo du Propylée, parce qu’à part sa base, il n’en reste rien. Je ne vous montre que le plan d’ensemble.

- En même temps, si tu veux nous montrer que des choses en état, tu ne vas pas nous en montrer beaucoup... Y’a que des ruines normalement dans le coin, non ?

- Oui. Bon. En fait je n’ai pas fait de photo du Propylée… Ca va comme ça ?

Jadis donc, le pèlerin passait par le Propylée (1) puis traversait le cercle théâtral (2) avant de rejoindre la voie sacrée (4) via un porche qui servait de lieu de rassemblement ou d’exposition. Bon. Tout n’est pas très clair… C’est pas facile pour les archéos de faire parler des pierres qui ne veulent pas parler ou qui n’existent pratiquement plus !

Dans le cercle théâtral, on pouvait y trouver l’exécution de rites sous formes de chant, de danse, de théâtre, mais aussi des jugements et, bien sûr, des sacrifices ! Les sacrifices étaient souvent offerts au nom de la Grande Mère, figure centrale des divinités de l’époque. Elle était la maîtresse toute puissante du monde sauvage des montagnes.

Aujourd’hui, le site n’a perdu encore toute sa superbe…

La voie sacrée. Très belle. Une atmosphère où, presque, tu peux ressentir les âmes des Anciens !

- Et pourtant, il n’a rien bu !

En bas de la voie sacrée, le pèlerin avait le choix entre la maison de la danse (5) ou la grande rotonde (6), mais aussi tous les autres bâtiments du sanctuaire.

La maison de la danse. Vous voulez qu’j’vous dise quoi ? On y dansait, je pense !!!

En fait, on l’appelle ainsi parce qu’on y a trouvé la frise des danseuses.

Mais rien ne dit que l’édifice servait ou non à l’expression corporelle ! En tout cas, sa proximité avec la mer invite à la rêverie !

La grande rotonde.

On dit que c’est la plus grande rotonde couverte du monde grec, avec près de 20 mètres de diamètre ! Elle servait à accueillir les ambassadeurs sacrés des cités participantes aux grandes fêtes du sanctuaire.

Les vieilles pierres du Propylée. Je reviens dans cette partie du sanctuaire, parce que, réellement, je m’y suis senti bien. Y’avait quelque chose de spécial là-haut…

- Et il n’a toujours rien bu !

Peut être est-ce en lien avec le rite initiatique qui était de mise dans le sanctuaire. Il commençait par une initiation aux mystères… A ce stade le candidat à l’initiation recevait des récits sacrés et certains symboles du monde, et principalement du ciel et de la terre, lui était révélés. En retour de ces révélations que l’initié doit tenir secrètes, il reçoit quelques privilèges comme l’espoir d’une vie meilleure, la protection en mer et parfois la promesse d’une vie heureuse après la mort. Bien sûr, il y a tout un cérémonial associé.

Le second degré de l’initiation est précédé par tout un panel d’exigences morales et de confessions des « fautes » passées. Puis le candidat procède à des rites de lustration (cérémonie de purification), et de sacrifices.

A l’opposé de la colline du Propylée, on découvre la colline de la Stoa !

C’est un peu là que la vie sociale s’opérait.

Les salles de banquet se succédaient les unes aux autres…, même s’il faut un peu d’imagination !

Et, situé immédiatement au-dessus de ceux qui faisaient ripaille, les 104 mètres de long de la Stoa surplombant le théâtre (dont il ne reste rien hormis la forme circulaire dans laquelle s’adossaient les gradins).

En situation !

La Stoa est principalement un lieu de rencontre, une sorte de promenoir couvert où se discutaient les affaires politiques, sociales ou commerciales. Et intimes peut-être… Y’avait forcément des coucheries en ce temps là !

La Stoa ! Ou ce qu’il en reste !

Des murs de la Stoa, il demeure tout cet amas de pierres… C’est un grand puzzle que personne n’a encore entrepris de reconstituer !

Le temple. Le Hiéron comme il est nommé au sein du sanctuaire. Construit toujours autour des 300 ans avant J.-C, il abritait bon nombre de sculptures, poteries, … offertes à des fins votives par les pèlerins. Lui-même était somptueusement décoré de sculptures, de formes florales, de Victoires, ...

On le découvre au gré du chemin derrière les vertes frondaisons du printemps...

C’est l’œuvre maîtresse du sanctuaire.

Le Hiéron tire son nom d’une inscription qui y a été découverte : « Les non-initiés ne peuvent entrer dans le Hiéron ni dans l’espace sacré ». Les archéos en ont conclu que le bâtiment était utilisé lors de la seconde étape de l’initiation.

Cependant, les archéos y ont aussi trouvé d’autres signes qui pourraient signifier que le Hiéron servait aussi au culte des Grands Dieux, à des banquets, mais aussi à des symposiums (congrès), voir à des rites de purification. Bref, en fait y z‘en savent rien précisément !!!

Plan d’ensemble des principaux monuments.

La situation du Hiéron sous un autre angle...

Le Hiéron au temps de sa gloire !

Avec la nature naissante du printemps égéen, le vert des arbres et, parfois, le jaune des fleurs, le Hiéron semble intemporel… C’est sûr qu’en été, quand toute la végétation aura été grillée par le soleil, l’ambiance doit être toute autre...

Ici aussi, il y a une atmosphère...

Comme un sentiment de bien-être. Le sentiment où toute chose est à sa place ! Dans l’ordre du monde. Et le fait que le site n’est pas envahi de touristes braillants (j’allais écrire bêlants ! Non, mais quoi ? Je reste poli) en short et tongs, y concourt sûrement !

- T’es pas en tongs toi ?

- Et ton pote Minh, il est pas en tongs, lui aussi ?

C’est LA photo du temple que je préfère… Parce qu’on situe le sanctuaire dans son écrin de montagnes… Et avec les sommets enrubannés de nuages, je sens, à nouveau, la présence divine !!!

- Et, il n’a toujours rien bu ! Va finir par se dessécher le gosier, lui !

Décoration florale en marbre qui ornait le temple.

Ensemble de poteries votives…
 

La Victoire de SAMOTHRACE !

Je ne pouvais pas ne pas vous parler d’Elle !

Et pour vous raconter son histoire des temps modernes, rien de mieux que de vous laisser lire ce que tout le monde peut lire, moyennant quelques € pour visiter le musée à proximité du sanctuaire !

Voilà. Ainsi s’achève cette somptueuse visite du sanctuaire des Grands Dieux.

Nous ? De retour à la roulotte, ce qu’on a fait ?

Ben… J’ai bu à plus soif !

- Et c’est comme ça, qu’à force de boisson, tu t’es trompé de route de retour et, au lieu de tourner à gauche pour rejoindre EVOIKO SEA CENTER et mettre ton bateau à l’eau, t’as tourné à droite et tu te retrouves en TURQUIE avec ton pote MINH ?