L'aventure de la Bohème à Phocée. L'azur qui engendra Massalia

Marseille est souvent appelée « la cité phocéenne » dans le langage fleuri de l’Hexagone. L’emploi de la périphrase est une source de fierté, et pour l’objet nommé, et pour le locuteur.

La chose nommée est fière que ses origines soient citées, sur un ton inévitablement laudatif.

Le locuteur, lui, est fier de montrer qu’il a de la culture.

Toute la périphrase est grecque. L’adjectif, en premier lieu. Mais aussi le substantif et l’article.

L’adjectif est bâti sur le terme Φώκαια (en français : Phocée), qui désigne le point de départ des colons grecs. Celui-ci se trouve sur la rive orientale de la Mer Égée, qui est l’actuel territoire de prédilection de la roulotte.

Partis vers l’Ouest, par voie de mer évidemment, des Phocéens ont fondé à deux mille kilomètres de chez eux une colonie : Μασσαλία (transcription : Massalia), que nous appelons aujourd’hui Marseille.

Quant au substantif de la périphrase, il n’a aucunement la connotation péjorative d’un habitat qui a subi une relégation. Au contraire, il désigne, à la manière des Anciens, une entité territoriale, démographique et politique, qui possède un rayonnement.

Pour finir, l’article défini, qui est indissociable des deux autres termes, signifie que Massalia n’a pas sa pareille dans toute la Mer Intérieure.

La Bohème en Anatolie nous a menés vers Phocée, la cité-mère de Massalia.

Voici l’azur qui a connu la gestation de Massalia :

C’était un azur lumineux, propice à l’expansion.

La photo a été faite dans la partie septentrionale de la baie occupée par Phocée.

Ayant eu vent que nous venions lui rendre visite, Phocée a envoyé à notre rencontre trois émissaires pour nous souhaiter la bienvenue.

La première délégation nous apportait l’azur de la paix :

Dans l’air vif de l’Égée, l’azur charmait considérablement par ses reflets turquoise :

De cette première rencontre, nous avons voulu garder un souvenir avec notre propre effigie :

L’arrière-plan de cette photo est le cadre géologique qui a fait l’objet d’un zoom dans la photo précédente.

Quelques instants plus tard, une deuxième délégation nous a ouvert grand ses bras. L’azur de bienvenue se voulait printanier, avec le déploiement d’une multitude de tuniques fleuries :

Phocée savait que nous étions fans de coquelicots. Alors la deuxième délégation a eu la gentillesse de nous en offrir une présence symbolique, en attendant que Dame Nature libère la floraison :

Un peu plus tard encore, une troisième délégation nous a accueillis avec l’azur de l’allégresse, qui effectuait une chorégraphie selon un schéma circulaire.

L’image de la circularité avait deux fonctions. D’une part, elle signifiait l’omniprésence de l’élément aqueux. D’autre part, elle rappelait la conception de l’Océan Extérieur qui entourait, selon les Anciens, la terre habitée d’alors.

Voici l’avant du cortège de l’azur circulaire :

Le décor de scène de l’azur était la chlorophylle, qui étalait la fraîcheur printanière de sa palette.

Voici maintenant la partie médiane du cortège :

L’onde turquoise s’en donnait à cœur joie pour créer l’enchantement.

Pour finir, voici l’arrière du cortège :

La compagnie de la roche blanche rendait l’azur encore plus désirable.

Voici à présent une vue d’ensemble sur la chorégraphie de la circularité :

Séduits par l’azur circulaire, nous sommes entrés tout de suite dans la ronde proposée par Phocée.

À Phocée même, voici le magnifique panorama qui se déployait devant notre terrasse :

Nous étions émus par tant de douceur !

Dans sa bonté, Phocée nous a offert l’azur de la douceur féminine.

Dans sa grandeur d’âme, Phocée nous a introduits dans le paysage de la tendresse maternelle.

En plus de la douceur, une paix enchanteresse emplissait l’espace-temps.

La photo a été faite en regardant en direction du Nord.

L’Est se trouvait donc à droite. Et l’Ouest, à gauche.

Par conséquent, on allait vers la Massalia de l’Extrême-Occident en se déplaçant de la droite vers la gauche.

Voici donc un voilier qui nous montrait le chemin vers la Marseille du XXIè siècle :

En effet, la proue du voilier était tournée vers l’Ouest, à la sortie de la baie de Phocée.

Une très grande émotion nous envahissait quand nous voyions concrètement, dans l’eau, le lien ombilical entre Phocée et Massalia.

Si cette topographie si riche en significations s’est offerte à notre regard, c’était grâce à la position stratégique qu’occupait la roulotte. Voici l’emplacement de rêve, qui était encore une de ces fabuleuses trouvailles du Capitaine :

La roulotte était juchée sur un talus qui dominait, au Sud, la baie de Phocée.

À droite de la photo, sous le pin parasol, se profilait, à l’arrière-plan, le promontoire qui fermait la baie au Nord.

La position stratégique de la roulotte illustrait la possibilité d’exercer notre libre arbitre.

Personne n’est venu nous tracasser avec son arbitraire.

Nous sommes très reconnaissants envers Phocée pour son hospitalité faite de largesse d’esprit et de générosité.

La Bohème à Phocée, c’était la jouissance de la liberté et de la tranquillité.

Bien sûr, des agapes ont été spécialement conçues pour fêter la découverte de l’azur de Phocée.

Les ingrédients avaient pour mission de rappeler le contexte grec.

D’abord, la place d’honneur revenait au chou-fleur :

Le légume était utilisé dans son intégralité, autant pour ses fleurettes que pour ses feuilles, y compris les nervures.

Les palmettes qui décoraient le pourtour de l’assiette participaient activement à l’évocation de l’héritage grec.

Puis, il y a eu l’agrément des oignons rouges achetés à Αλεξανδρούπολη (transcription : Alexandroupoli), juste avant de traverser la frontière :

L’accompagnement protéique était assuré par une volaille bien caramélisée :

Après la rive Sud, nous avons exploré la rive Nord.

La roulotte en a profité pour flirter avec les flots du septentrion :

De nouveau, nous bénéficions d’une place de choix, et d’une tranquillité absolue.

Et voici la nouvelle terrasse du bonheur :

Nous nous sentions chez nous, avec un soleil généreux et de l’ouzo aux effluves délicieux.

Le verre du mousse contenait de l’ouzo pur tandis que celui du Capitaine a reçu un complément d’eau.

Nous revoyions le phare près duquel nous nous étions installés le jour de notre arrivée :

La perspective étant inversée, l’Ouest se trouvait maintenant à droite de la photo.

Le bateau au museau rouge se dirigeait donc vers Marseille.

Nous avons exploré le promontoire en allant dans la même direction que ce voilier.

Voici l’azur de paix, qui s’offrait à nos yeux, dès le début :

À l’horizon, des langues de terre, de couleur blanchâtre, s’avançaient dans la mer.

L’azur de Phocée rehaussait volontiers son attrait grâce à un bon voisinage.

C’était cette belle harmonie entre l’azur de la mer et la blancheur de la terre qui a introduit l’iconographie de cet article.

En progressant toujours vers l’Ouest, nous sommes arrivés à une crique qui exploitait le charme de la transparence :

L’azur savait se trouver des alliés. Les floraisons du printemps étaient courtisées pour leurs précieuses contributions :

Enfin, nous sommes parvenus à l’extrémité du promontoire :

Derrière l’horizon, c’était Massalia, née de la hardiesse, du courage, de la persévérance de Phocée.

À l’extrémité du promontoire, le soleil se préparait à achever sa course.

Quand Phocée voyait le soleil se coucher, elle voyait Massalia briller de mille feux pour honorer le lignage grec.

Il y a eu des agapes pour fêter les découvertes sur la rive Nord de la baie.

Le chou avait encore le premier rôle :

Le chou rouge ne cachait pas son plaisir de participer à la fête des papilles.

L’oignon rouge, aussi, était fier de rappeler les saveurs des potagers grecs :

Les autres apports vitaminés étaient assurés par la poire et le raisin, servis en même temps que le rôti de bœuf :

La Bohème à Phocée nous a fait découvrir l’azur matriciel qui avait présidé à la naissance de Massalia. C’était une expérience très émouvante.

Le proverbe dit : « Tel père, tel fils ». Après avoir fait la connaissance de Phocée, nous disons : « Telle fille, telle mère ».

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