Eklablog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La Macédoine était la terre natale d'Alexandre le Grand.

Nous sommes arrivés en Macédoine le jour de la pleine lune :

La photo a été faite en regardant l’Est. Par conséquent, la façade colorée correspondait au portail occidental des lieux de recueillement. Cette façade comportait trois arches disposées symétriquement par rapport à un axe de symétrie vertical. Grâce à sa largeur, l’arche centrale était plus grande que chacune des arches latérales.

L’éclairage exhibait l’or et le pourpre. La présence du pourpre était à la fois insolite et merveilleuse.

Dans le cas de la grande arche, le pourpre occupait l’espace central, qui était un carré. Quant aux arches latérales, le pourpre encadrait l’espace central, qui était rectangulaire.

Cette inversion de la disposition des couleurs créait de manière subtile un dialogue entre la périphérie et le centre.

Faisons glisser légèrement notre regard vers le Sud, qui se trouvait à droite de la photo. Voici la nouvelle perspective :

Deux lumières apparaissaient à présent à droite de l’édifice empourpré. La plus grande des deux avait un cadre carré : c’était l’éclairage de la portière du conducteur. On pourrait même reconnaître le bord supérieur du volant. Quant à l’autre lumière, qui épousait un rectangle, elle indiquait l’emplacement de la table à manger, qui servait aussi de table de travail pour le mousse.

Ces deux lumières appartenaient au flanc gauche de la roulotte.

Continuons la rotation du regard encore un peu, toujours vers le sud. Voici la nouvelle vision :

La magnificence de la pleine lune était encore là. Contrairement à l’édifice précédent, le nouveau bâtiment, dont la toiture rouge se composait de deux étages, était réservé à un usage laïc. Sous le toit inférieur et tout de suite à gauche de l’arche en U, se profilaient deux minces lumières. C’étaient les deux lumières du flanc gauche de la roulotte : elles se sont amincies à cause du caractère oblique de la perspective. Et au sol, dans l’axe vertical qui flirtait avec ces deux lumières effilées, s’épanouissait une fleur faite de deux corolles imbriquées, ayant chacune d’elles huit pétales.

Le mousse, toujours en quête de poésie, voyait une composition florale là où les historiens voyaient un signe cosmique :

En effet, cette effigie au sol était, pour eux, une représentation du soleil macédonien.

Le surlendemain de notre arrivée en Macédoine, l’intuition toujours divine du Capitaine, nous a menés vers ce soleil tout étincelant :

Il s’agissait de l’urne funéraire qui contenait les restes du père d’Alexandre le Grand. Sur le couvercle, était ciselé le prestigieux soleil macédonien !

Il n’est pas saugrenu de se rallier à la vision et au langage des hommes de savoir.

Dans ce cas, la dernière photo montrant la roulotte l’a présentée escortée de deux astres : l’astre de la Nature, qui était dans la voûte céleste, et l’astre de la Culture, qui servait à estampiller le sol patrimonial.

Dès l’entrée en Macédoine, la Bohème, experte en imprévus, nous a offert un privilège inattendu, mais immensément grand.

L’Antiquité et la modernité convergeaient pour souligner que notre halte avait lieu dans un contexte lié à la royauté

Découvrons à présent comment le pourpre du XXIè siècle a conçu la mise en scène à l’intérieur de l’espace sacré.

En pénétrant dans le vestibule, le visiteur découvrait sur le mobilier liturgique des aigles bicéphales qui montaient la garde :

Ces créatures ailées à double tête symbolisaient le pouvoir militaire et religieux de Byzance. L’impressionnante escorte indiquait que l’espace sanctuarisé était un trésor inestimable.

Le pourpre, qui caressait le bois vernis, était une introduction en douceur vers l’enjeu de la royauté.

La garde impériale se trouvait à droite du visiteur au moment de l’entrée dans le vestibule. Qu’y avait-il sur la gauche ? Ceci :

L’alignement des sièges faisait penser à une salle d’attente. C’était là où pourraient patienter celles et ceux qui attendaient l’audience salvatrice. La douce lumière pourpre qui venait à la rencontre de ces visiteurs en quête de consolation, représentait la sollicitude qui émanait du pouvoir royal.

Puis le faste s’accentuait à l’approche du personnage principal. Voici celui que les Écritures nommaient βασιλεὺς βασιλέων (en français : roi des rois) :

Au moment de la photo, le pourpre l’emportait sur l’or : c’était l’autorité royale qui était mise en avant.

L’identité de la personne royale était précisée en haut de l’icône. En effet, à gauche de la tête, on pouvait lire : IC, qui était la graphie byzantine du doublet IΣ, lui-même formé à partir de la première lettre et de la dernière lettre de IHΣOYΣ (en français : JÉSUS). La lecture se poursuivait de l’autre côté de la tête, avec les majuscules : XC, qui étaient la transcription byzantine de la première et la dernière lettre du mot XPIΣTOΣ (en français : CHRIST).

Les inscriptions comportaient aussi l’un des titres que possédait le roi. En effet, le pourtour de l’auréole abritait, sur la face interne, trois lettres : A (au-dessus du livre ouvert), ω (au sommet de la tête) et O (dans la largeur de la virgule dorée).

Ces trois lettres se référaient au verset :

ἐγὼ τὸ Ἄλφα καὶ τὸ Ὦ ὁ πρῶτος καὶ ὁ ἔσχατος ἡ ἀρχὴ καὶ τὸ τέλος

Ἀποκάλυψις. Κεφάλαιο 22. Στίχος 13

 

je suis l'alpha et l'oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin

Révélation. Chapitre 22. Verset 13

 

L’autorité royale englobait tous les royaumes, y compris le plus vaste, qui était le royaume du temps.

Devant l’icône royale, était suspendue la lumière que voici :

La pointe inférieure de la lanterne se balançait devant le oméga sommital de l’auréole.

L’or et le pourpre se mélangeaient intimement sans se dissoudre complètement l’un dans l’autre.

La porte qui conduisait vers l’iconostase était encadrée par deux icônes royales. Nous venons de faire connaissance avec celle qui se trouvait à gauche. Voici celle qui se trouvait à droite :

Dans ce portrait de la Mère et l’Enfant, le pourpre restait dominant. Mais de quelle royauté y était-il question ?

Il s’agissait de la royauté annoncée par cette prophétie d’Isaïe :

כִּי־יֶלֶד יֻלַּד־לָנוּ בֵּן נִתַּן־לָנוּ וַתְּהִי הַמִּשְׂרָה עַל־שִׁכְמוֹ

ישעיהו. פרק ט . פסוק ו

 

En français :

Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, Et la domination reposera sur son épaule

Isaïe. Chapitre 9. Verset 6

Le miracle de la venue au monde était l’étape préliminaire de l’installation du règne de paix et de justice promis par la prophétie. Aussi le pourpre entretenait-il des liens privilégiés avec le giron maternel :

L’icône de la Mère et l’Enfant exprimait que la première manifestation du pouvoir royal serait la miséricorde. C’est pourquoi le pourpre est venu rendre visite à la douceur de la paix, qui présidait au déploiement de l’ornement floral de l’auréole :

Comme pour l’autre icône royale, une lanterne était suspendue devant l’effigie maternelle.

La lanterne baignait elle-même dans une lumière pourpre qui isolait des misères du monde. C’était l’image du réconfort et de la prospérité qu’apporterait le pouvoir royal.

À l’arrière-plan, apparaissaient, à gauche, les deux lettres MP, qui constituaient l’abréviation du mot grec MHTHP (en français : MÈRE). De l’autre côté, on pouvait voir les deux lettres ΘΥ, qui formaient l’abréviation du génitif grec ΘΕΟΥ (en français : DE DIEU). Ces lettres attestaient que Marie aussi, avait droit au pourpre de la royauté.

Sans ambage, le pourpre montrait sa grande prédilection pour le vestibule d’entrée.

Il existait un autre espace où il aimait se déployer : c’était l’autel, situé de l’autre côté de l’iconostase.

Le dessus de l’autel était recouvert d’une plaque de verre, qui diffusait sa lumière pourpre dans tout l’espace environnant.

La lumière de l’éveil se présentait comme une fleur dont la corolle était pourpre.

Les anges qui assistaient au service sacré avaient le visage empourpré par la sollicitude de la transcendance et la piété des humains :

L’autel était également recouvert par des étoffes pourpres, qui étaient somptueusement décorées par des broderies réalisées avec des fils d’or ou d’argent.

Sur la grande étoffe posée dans le sens longitudinal, apparaissaient, dans des volutes brodées avec des fils d’argent, des cerfs en train de brouter. C’était la vision de l’Éden retrouvé.

Quand à l’autre étoffe, disposée dans le sens transversal, elle montrait la vigne, brodée avec des fils d’or. La couleur pourpre était donc celle du vin de la Nouvelle Alliance. Cette couleur rappelait le sang sacrificiel qui avait été versé pour le rétablissement de l’Éden.

Par la pensée, donnons une longueur accrue à l’étoffe disposée transversalement. Celle-ci finirait par sortir de l’espace de l’autel pour rejoindre cet autre textile, pourpre aussi, qui accourait depuis le vestibule d’entrée :

Cette disposition spatiale signifiait que le pourpre évoquait également les bénédictions qu’apporterait le règne de paix annoncé par les Écritures.

À notre façon, nous avons honoré le pourpre macédonien dans le dressage de nos assiettes le soir de la pleine lune.

Nous nous sommes souvenus que l’or servait de contrepoint au pourpre. À la robe dorée du gingembre de la sauce préparée pour les crudités de l’entrée, nous avons confié ce rôle de contrepoint :

À la cour d’Alexandre le Grand, on mangeait certainement très bien. À bord de la roulotte, on mangeait bien également, c’est-à-dire de façon équilibrée, grâce aux vitamines du chou-fleur et des champignons servis crus.

Le pourpre faisait son entrée triomphale avec le plat chaud.

Le dressage de chaque assiette faisait apparaître deux embarcations confectionnées avec des poivrons jaunes. Sur la barque des végétaux, le pourpre s’exhibait grâce aux raisins, sollicités pour le croquant de leur texture et la douceur légèrement acidulée de leur saveur.

Quant à l’autre barque, qui était réservée aux protéines, le pourpre a choisi de se caraméliser sur la peau du poulet pour faire précéder le plaisir des papilles par celui de l’œil.

L’aventure de la Bohème sur la terre natale d'Alexandre le Grand nous a menés à la rencontre du pourpre de la royauté. La polysémie du spectacle offert par celui-ci était très captivante.

 

Tags : Aventure, Bohème, Macédoine, pourpre, Alexandre le Grand, soleil macédonien, Révélation 22:13, Isaïe 9:6, Roi des rois, pleine lune

 

Tag(s) : #2025 LA ROULOTTE, #grèce
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :