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Pour nous, la traversée de l’Adriatique d’Ouest en Est correspond au trajet du retour, et non à celui de l’aller, parce que nous sommes chez nous en Grèce.

Donc, le lundi 10 mars, c’est-à-dire avant-hier, nous avons pris le ferry pour revenir chez nous après avoir passé des vacances en France.

Nous voici sur le point de débarquer sur la terre de notre élection :

Nous étions très heureux de retrouver la terre qui était la seule à proclamer que l’hospitalité était sacrée.

À l’arrière-plan de la photo, brillaient les lumières du port grec qui nous attendait sur la rive orientale de l’Adriatique. Il s’agissait de Hγουμενίτσα (transcription : Igoumenitsa).

L’éclairage bleuté des couloirs extérieurs du ferry donnait l’impression que la mer était montée à bord, pour venir à notre rencontre et nous souhaiter la bienvenue. Mais de quelle mer s’agissait-il ? Il s’agissait de la mer de la tranquillité.

Nous sommes partis de Brindisi, qui se trouvait tout en bas de la botte italienne, sur le flanc Est. Cependant, comme l’indiquaient les inscriptions sur les embarcations, le ferry a été enregistré à Naples.

Le ferry a quitté l’Italie à l’heure. Mais il a accosté la Grèce avec deux heures de retard !

L’allongement de la durée de la traversée était causé par des conditions désastreuses en mer.

Voici l’état de la mer au départ, en début d’après-midi :

Au premier plan, apparaissaient les canots de sauvetage, peints en rouge vif.

Et voici l’état de la mer à l’heure du crépuscule :

La photo a été faite une paire d’heures avant l’arrivée théorique.

Les deux photos précédentes ont été réalisées derrière les vitres, car il était impossible de rester debout à l’extérieur, tellement le vent soufflait fort. Le mousse a bien essayé de s’approcher des garde-fous au niveau de la terrasse de l’héliport. Il avait l’intention de suivre une diagonale pour se rendre à un poste d’observation. Après avoir parcouru seulement le premier quart de la diagonale, il était contraint de rebrousser chemin car le vent allait le soulever et l’emporter, comme un fétu de paille, par-dessus bord.

À l’extérieur, les conditions météo donnaient vraiment à la traversée l’allure d’une aventure.

Il allait de soi que les passagers étaient soigneusement tenus à l’écart de cet aspect aventureux. Des fresques aux tons bleutés montraient les rêveries de la flottaison :

Les ocres des rampes étincelaient pour créer la sensation du privilège.

Les fresques s’éclaircissaient ou s’assombrissaient pour évoquer l’humeur de l’instant.

Voici la lumière de l’enthousiasme :

Et voici l’atmosphère de la mélancolie :

À chaque fois, les embarcations ressemblaient à des aéronefs suspendus dans l’éther. Rien n’indiquait qu’elles avançaient. Les fresques ne faisaient pas l’éloge de la vitesse ou d’autres performances techniques : elles cherchaient plutôt à séduire pas la douceur d’un rêve.

C’était la première fois que le décor de l’escalier central d’un ferry sollicitait la contribution de la poésie. Sincèrement, c’était une surprise bien agréable. D’ordinaire, nous réservions les billets longtemps à l’avance. Cette fois-ci, la Bohême, qui rendait notre route terrestre imprévisible, nous a contraint à attendre le dernier moment pour réserver nos places sur le ferry. En vérité, nous n’avons fait les réservations que la veille de l’embarquement. Le mode de vie bohémien nous a alors concocté deux surprises. La première était d’ordre financier : nous avons obtenu une réduction non négligeable sur le prix des billets. La seconde surprise était d’ordre artistique : le décor peint de l’escalier central proposait un voyage onirique très agréable.

La conception des espaces intérieurs du ferry facilitait l’expression de l’esprit bohémien. Chacun pouvait occuper son temps comme il voulait et où il voulait sans que l’on vienne l’importuner avec le règlement.

Le mousse a choisi de se consacrer à la littérature. Mais il avait besoin d’une prise d’électricité pour accéder en permanence à sa bibliothèque digitale. Voici l’endroit où il s’est installé :

Autour de lui, certains lisaient ou écoutaient de la musique. D’autres mangeaient en caressant leur chien. D’autres encore dormaient.

Dans ce salon des bohémiens, il y avait une solidarité implicite. Chacun servait de vigile pour la sécurité du voisin.

Le Capitaine, lui, a préféré le face-à-face avec la mer.

La perspective de l’Orient semblait fascinante.

Voici ce que pouvait voir le Capitaine à travers les hublots du côté de la proue :

En dépit des services rendus, l’indispensable électronique n’était pas une fin en soi, mais seulement un moyen.

Il arrivait que le mousse soit à court d’inspiration dans sa tâche littéraire. Il venait alors voir le Capitaine :

La courte récréation dynamisait les neurones.

Le mousse a mené à bien son travail juste avant que le ferry n’entre à Hγουμενίτσα.

Les couloirs extérieurs étaient déjà déserts quand nous nous sommes dirigés vers le garage :

La photo montre le Capitaine qui se préparait à entrer dans le garage.

L’aspect désert des couloirs extérieurs indiquait que nous étions les derniers à quitter le salon des bohémiens. Le fait d’être les derniers à quitter ce salon n’était-il pas en contradiction avec l’impatience à retrouver la terre déclarée comme terre d’élection ?

Apparemment.

Nous étions les derniers à quitter le salon des bohémiens parce que nous savions que la roulotte occupait un emplacement qui la contraignait à laisser passer tous les autres habitats mobiles. La roulotte était la dernière à sortir du ferry parce qu’elle était l’une des premières à y entrer.

L’excitation du retour nous avait placés en tête de ceux qui voulaient entrer dans le ferry à Brindisi. Du coup, l’on nous a demandé de nous ranger tout au fond du garage. Et maintenant, il nous fallait attendre que tous les véhicules garés devant nous soient partis.

Voici le Capitaine qui retrouve la roulotte :

Puis sagement, nous avons fait la queue pour sortir du ferry :

Au revoir, Extrême-Occident !

L’aventure de la Bohème entre désormais dans une phase qui promet d’être très excitante.

 

Tags : Aventure, Bohême, Adriatique, Brindisi, Hγουμενίτσα

Tag(s) : #2025 LA ROULOTTE
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