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Paul Bocuse, qui a donné une réputation mondiale à la gastronomie de la Capitale des Gaules, a déclaré : « La cuisine est un art qui se pratique avec la tête, le cœur et les mains. »

Voici une illustration du bon sens exprimé par cette parole :

Rassurons tout de suite nos lecteurs, qui se passionnent pour l’art culinaire à bord du Zeph.

La photo ne montre pas le mousse à l’œuvre, mais Castor, celui de l’Ariège, qui sculptait le chausson avec tant de grâce et de minutie.

La Bohème faisait la part belle à l’inattendu et multipliait les surprises agréables. Parmi celles-ci, il y ait l’art culinaire, déployé avec maestria par Castor et Pollux.

Les doigts de Castor impressionnaient par leur professionnalisme. Le spectacle était dans la précision de chaque geste, et surtout dans le déroulé de chaque courbure anatomique.

Les deux pouces se répondaient en inversant leurs courbures délicates. Le pouce de la main gauche prolongeait l’image de la générosité qui émanait de la paume ouverte. L’index et le majeur de la même main s’incurvaient légèrement, eux aussi, pour évoquer le don de soi. Le chausson, qui attendait la fin de son embellissement, était tel une offrande ex-voto.

Le pouce de la main droite finissait de d’arranger la mise en pli. La douce courbure de ce pouce montrait que la pression exercée sur la bordure était emplie de délicatesse.

La citation de Paul Bocuse parlait de la magie qui s’opérait au bout des doigts pour concrétiser le sens du partage.

Mus par un cœur généreux et par un esprit intelligent, les doigts de Castor déployaient une chorégraphie qui illuminait la Bohème en Ariège.

Et si nous revoyions le ballet tout entier, depuis le début jusqu’à la fin ?

Dans les premières scènes, il y avait le travail de la pâte :

La poussée exercée sur le rouleau de pâtisserie incurvait les doigts. On avait le transfert, à l’horizontale, de la cambrure du danseur qui prendrait son envol dans les airs. L’énergie qui affranchirait de la pesanteur la position verticale servait dans le plan horizontal à donner de la légèreté à l’enveloppe de froment.

Quand le rouleau de pâtisserie se trouvait en bout de course, il fallait le soulever avant d’impulser un nouveau va-et-vient :

La joie du dévouement métamorphosait les doigts de Castor en doigts de pianiste !

On arrive maintenant au découpage du territoire de chaque chausson :

Castor utilisait tout simplement des ramequins pour inscrire les pourtours circulaires.

Il fallait de l’énergie pour laisser une empreinte et l’enfoncer, jusqu’à ce qu’elle traverse l’épaisseur de la pâte. Malgré la rigidité qu’imposerait la nécessité d’appuyer fortement, l’instinct de danseur, qui n’avait pas du tout envie de quitter le devant de la scène, a incurvé les doigts. L’efficacité ne congédiait pas l’esthétique.

Le célèbre chef Guy Savoy a déclaré : « La cuisine est un voyage, pas une destination. »

La destination, c’est le goût, au moment de la dégustation. Et le voyage, c’est la confection du mets.

Avant la dégustation des chaussons, le protocole de leur confection était déjà un voyage fascinant au pays de l’élégance !

Même le ramassage de la pâte excédentaire avait le pittoresque d’un changement de décor :

La périphérie des disques utiles retombait comme des tissus du mur de scène.

C’était Pollux qui s’était occupé de la garniture des chaussons :

La fraîcheur des produits garantissait la qualité diététique de la préparation.

Le tandem épinard-champignon était parfumé par du fromage.

L’augmentation du volume intérieur demandait une plus grande précaution au moment de la fermeture du chausson.

La main gauche gardait la double courbure qui lui donnait l’apparence d’un bol évasé à aile. Par conséquent, l’initiative revenait à la main droite, qui avait une double tâche. En effet le majeur réduisait le volume intérieur pendant que le pouce, aidé de l’index, rabattait la moitié du disque de pâte sur l’autre moitié. Aucune raideur ne nuisait à la beauté du geste.

Avec la même délicatesse et la même assurance, la fermeture se poursuivait le long du demi-cercle :

Les doigts ne manifestaient aucune fatigue et aucune impatience :

Conscients de leur valeur, ils réalisaient leur chorégraphie jusqu’à l’ultime résultat.

Le four a terminé la confection en apportant sa chaleur bienfaisante :

Pour reprendre les mots du chef Guy Savoy, nous voilà parvenus à destination : le goût des chaussons de Castor et Pollux était fabuleux !

Le mérite était énorme parce qu’il s’agissait de chaussons faits maison, sans additif et sans conservateur.

Castor et Pollux se sont comportés comme s’ils étaient sur le Zeph, qui tenait tant au principe de l’autonomie. Ils ont honoré ce principe avec brio et leur adhésion, spontanée et généreuse, émouvait beaucoup l’équipage du Zeph.

Dès le premier jour, Castor et Pollux faisaient de leur art culinaire un hommage sincère et vibrant au mode de vie du Zeph.

En effet, le jour de notre arrivée, Castor nous a reçus avec un saumon dont le croustillant enchantait à l’extrême les papilles du Capitaine :

La dégustation était d’autant plus délicieuse qu’elle bénéficiait de la douce chaleur du chez soi.

La chaleur du foyer était à l’œuvre, au sens figuré comme au sens propre. En effet, ce jour-là, Castor nous a préparé du pain à la manière d’un véritable boulanger :

La dextérité de Castor était fascinante. Son dévouement était extrêmement émouvant.

Le lendemain, jour de la visite de Foix, Castor et Pollux ont déployé des trésors de sollicitude à notre égard en nous proposant une restauration à domicile.

Pollux a préparé une omelette aux champignons, en utilisant des ingrédients d’une grande qualité diététique.

Comme les champignons qu’il a fait d’abord rissoler étaient appétissants !

Et comme il était agréable, le grésillement qui circulait entre les champignons pendant que la fontaine d’œuf se répandait dans la poêle !

Quant à Castor, il a préparé du porc au caramel et du riz :

C’était un clin d’œil à l’Indochine.

Puis, le surlendemain, il y a eu le spectacle de chorégraphie grâce aux chaussons fourrés.

L’aventure de la Bohème en Ariège nous a enchantés par l’art culinaire.

Le chez soi était toujours privilégié.

Tout était fait à la maison, avec générosité et dévouement.

Le dévouement de Castor et Pollux n’était pas une surprise pour nous. Par contre, la modalité d’expression de ce dévouement faisait pétiller l’existence d’innombrables nouveautés.

 

Tags : Aventure, Bohème, Ariège, Castor et Pollux, art culinaire, Paul Bocuse, Guy Savoy, dévouement, autonomie

Tag(s) : #2025 LA ROULOTTE
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