La photo suivante fait le lien entre l’article précédent et celui-ci :
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Il s’agit de l’apéro que le Zeph a offert au « Nereida » et à la « Brise du midi ».
Il y avait six verres parce qu’il en fallait deux par équipage. Au centre se dressait la bouteille d’ouzo que le Capitaine avait dénichée à Χίος (transcription : Khios). En plus du goût qui nous plaisait beaucoup, l’étiquette montrait un paon dont le plumage diffusait une lumière kaléidoscopique.
Les photons qui exaltaient la pureté du cristal donnaient de l’éclat au giron du Zeph.
Le καιρός illuminait nos yeux, notre esprit et notre cœur.
Matin et soir, le balcon posé sur la mer à Σκύρος était le balcon des illuminations.
Il y avait une grande complicité entre l’astre du jour et les miroirs qui guettaient sa visite.
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Les facettes du cristal taillé et le corps d’argent du tire-bouchon s’empressaient de capter la lumière diurne pour la restituer au centuple.
Ainsi, la joie, solaire et généreuse, est venue à nous sans que nous ayons à la chercher.
L’art de l’illumination ne se contentait pas de facilités. Comme il savait vaincre les barrières et les épaisseurs !
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La transparence des crevettes et de l’orange, qui s’illuminaient de l’intérieur, aiguisait terriblement l’appétit.
En la circonstance, notre autonomie, pérenne et prospère, nous réjouissait :
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Notre corps s’illuminait de l’immense bonheur d’être maître de notre diététique.
La perception du faste des illuminations était une conséquence de l’acuité de la conscience.
La sensation de vivre au milieu d’un cadre féerique dépendait essentiellement de la manière dont celui-ci était regardé.
En contemplant le soleil couchant, notre gratitude en a vu trois :
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Avec volupté, nous nous sommes glissés dans le bain d’ocre :
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Quels suaves instants !
Puis quand les lampadaires du port ont commencé à relayer l’astre diurne, nous nous sommes mis à leur diapason en plaçant notre lampe Napoléon dans le cockpit :
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Posée à la même hauteur que le winch qui se trouvait sous la capote, la lampe Napoléon solennisait le passage entre le cockpit et le carré. Nous avions là une sorte de Propylées, non pas de pierre, mais de lumière !
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La lampe Napoléon révélait aussi le drapé qui modelait la surface incurvée de la capote :
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Sur ce délicat relief d’ombre et de lumière, l’éclairage municipal éparpillait des parcelles lumineuses, plus ou moins étirées.
Sur la photo, au niveau du plan intermédiaire, était stationné un ferry avec l’arrière grand ouvert.
La répartition des parcelles lumineuses sur la capote du Zeph faisait penser à un groupe d’abeilles qui montaient en lignes parallèles, lesquelles lignes se resserraient ensuite pour former un triangle isocèle, dont le sommet principal était dirigé vers la grande ouverture du ferry. Tout se passait comme si les abeilles prenaient le chemin de la ruche qu’était le ferry !
Les illuminations offraient des ballets insoupçonnés, qui établissaient des liens de fraternité entre le Zeph et le ferry.
Voici une autre perspective qui faisait paraître la complémentarité entre la silhouette du Zeph et celle du ferry :
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Le flanc droit du Zeph présentait un triptyque avec les trois hublots qui montraient l’éclairage intérieur. À travers le hublot le plus à l’arrière, apparaissait l’écran de l’ordinateur qui était posé sur la table à cartes. Le hublot du milieu laissait voir un peu de feuillage de la forêt amazonienne que le Capitaine avait peinte pour la salle d’eau. Enfin, à travers le hublot le plus à l’avant, se profilait l’icône du Pantocrator, qui était accrochée à la cloison séparant le cockpit et la cabine de devant.
À ce triptyque, correspondait un autre, juste au-dessus. En effet, la lampe Napoléon était en correspondance avec le hublot à l’arrière. Le ferry tout allumé, avec le hublot médian. Et le phare d’entrée, avec le hublot de devant. La composition de cette dernière rangée de lumières était mixte. L’une des trois sources lumineuses appartenait au Zeph tandis que les deux autres relevaient du port.
Certes, cette disposition spatiale était un fait du hasard. Cependant, ce hasard proclamait avec éloquence que le Zeph s’intégrait merveilleusement bien dans le tissu portuaire.
Voici une autre photo qui exprime que le Zeph se trouvait tout à fait à sa place dans le port de Σκύρος et qu’il s’y plaisait énormément :
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Le Zeph et le ferry donnaient l’impression de former un tandem, tellement la proue du premier semblait contiguë à l’arrière du second. D’ailleurs, le reflet de la lumière rouge du ferry est allé rejoindre le collier de flotteurs ocres, qui pendait à l’ancre du Zeph.
C’étaient les illuminations qui soulignaient les lignes de force structurant le paysage nocturne.
Décalons-nous légèrement vers l’Est, pour découvrir d’autres liens :
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Au premier plan, se trouvait le Zeph avec son collier de flotteurs ocres.
À l’arrière-plan, au-dessus d’une colline, se profilait le clocher de l’édifice religieux consacré à Saint Nicolas.
Malgré la nuit, la mer avait encore des reflets bleus.
Rapprochons-nous davantage de l’étrave du Zeph :
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C’était trop beau !
Et à l’arrière aussi ? Regardez donc :
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De mémoire de Zeph, c’était la première fois qu’il baignait dans l’azur, jour et nuit !
Le Zeph se plaisait trop à Σκύρος.
Et quand le Zeph se sentait bien, il le montrait à travers le linge qui pendait aux filières :
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Ainsi, l’étoffe qui prenait soin de notre épiderme le faisait avec les ondes bienfaitrices des illuminations.
L’escale, qui ne devait durer que trois jours, a finalement duré une dizaine de jours.
Voyager, ce n’est pas s’épuiser à courir après ce qui demeure inaccessible, mais c’est se sentir bien, comme chez soi, où que l’on aille.
Le balcon posé sur la mer à Σκύρος était le balcon des illuminations, qui rendaient le Zeph si beau et si désirable !
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