Le balcon posé sur la mer (45-4) à Λήμνος. Le balcon de l'évasion

La lumière était l’élément qui rendait l’évasion immédiate et jouissive quand le Zeph était amarré à Moύδρος (transcription : Moudros), sur l’île de Λήμνος (transcription : Limnos).

Sublime à l’heure du soleil couchant, le rayon lumineux empruntait la voie royale qui allait d’Ouest en Est, du cockpit jusqu’à la cabine du Capitaine.

Dès qu’elle commençait à effleurer le Zeph, la lumière faisait éclore la constellation du plaisir :

Voyez-vous les étoiles majeures de la constellation ?

Pour mieux les visualiser, nous n’avons pas fait appel au télescope de la science, mais au kaléidoscope de l’art culinaire.

L’or du ciel, exalté par la pureté du cristal, engendrait une délicieuse évasion vers un éther de paix et de prospérité.

Au cours de cette évasion, nous avions un compagnon de voyage, qui était le vin que les Grecs avait parfumé avec la résine de conifères. Très dévoué, notre compagnon de voyage nous démontrait que la prospérité n’était pas illusoire et que la paix pouvait être pérenne :

Souveraine, la magie de la lumière du cosmos grec pénétrait dans les entrailles du Zeph.

Voici le terminus, qui était la cloison s’intercalant entre le carré et la cabine du Capitaine :

La lame tranchante, qui symbolisait l’autorité à bord, était éclairée par le soleil de la sagesse. La sagesse commandait que dans toutes circonstances, c’est-à-dire malgré les impératifs techniques de la flottaison, la tyrannie de l’efficacité mécanique devait être éconduite au profit de l’éthique de l’équité, et que les battements du cœur avaient plus de signification que les oscillations de l’aiguille sur le cadran, quel qu’il soit.

L’évasion, fréquente et salutaire, vers les sphères de l’éthique apportait du recul par rapport aux priorités trompeuses de la précipitation.

La lumière du couchant inondait le giron du Zeph avec les teintes d’une splendide roseraie :

De plus, le pourpre de la rose créait l’exquise sensation d’un univers parfumé.

Une évasion irrésistible nous menait vers un paradis visuel et olfactif, dont l’accès était gardé par des griffons étincelants.

L’évasion encouragée par les dernières lueurs du soleil se poursuivait grâce au charme des lampadaires du port :

Du côté de la poupe, l’or du savoir-faire des hommes s’alliait avec le pourpre résiduel de l’astre solaire pour magnifier la féerie du soir.

Puis, la lune, enjouée dans sa plénitude, nous conviait à la rejoindre.

La lune, qui apparaissait à gauche de la photo, se levait à l’Est. Comme ses ondes argentées étaient câlines !

À toute heure du jour, le climat sur l’île de Λήμνος était propice à l’évasion.

Tôt le matin, l’incroyable limpidité de l’air et la douceur du jour naissant nous offraient le magnifique privilège de savourer l’apesanteur.

La sérénité des lieux et la tranquillité de l’esprit procuraient au corps une nouvelle légèreté.

À l’invitation pressante de prendre notre envol vers le pays du sans-souci, nous avons tout de suite répondu favorablement.

La clarté diurne apportait une apparence soyeuse aux lys de la mer, que la lumière ne se lassait pas de caresser.

La pureté des lys nous ouvrait les portes du royaume de l’innocence, où ne résidait aucune fausseté, aucune mesquinerie, aucune brutalité. Le pas léger et le cœur en fête, nous nous évadions vers ce qui nous rassurait, réconfortait, re-créait.

Au royaume des lys de la vertu, nous avons pique-niqué :

Sur la photo, à l’arrière-plan, se profilait une silhouette masculine avec une chemise blanche. C’était le Capitaine qui venait de dénicher une terrasse naturelle, taillée dans le roc : elle nous attendait pour le repas de la pause méridienne.

Le plaisir de l’évasion n’envoûtait pas seulement la vue et l’odorat, mais toute l’armée des neurones, qui n’a pas du tout hésité à s’embarquer dans l’échappée belle en compagnie de Morphée.

Voici les lys qui nous ont regardés faire la sieste :

Au milieu de tant de grâce et de sérénité, nous avons dormi de tout notre soûl, sur un muret providentiel. L’escapade vers les sphères de l’inconscience était si savoureuse que notre corps gourmand s’est montré peu enclin à reprendre le chemin du retour.

Dans les cas précédents, la lumière qui apprêtait le voyage onirique provenait de la mécanique céleste. Mais elle pouvait aussi émaner des créatures vivantes, qui nous surprenaient par la spontanéité et la splendeur de leur affection :

Que dites-vous de la lumière que transmettent ces yeux de jade ? N’y voyez-vous pas une douce mélancolie ? Pour nous, c’était la lumière d’un coup de foudre. Et tout de suite, nous l’avons laissée nous porter vers des cimes de bonheur.

Précisons d’abord le contexte. Le laurier qui se trouvait derrière la clôture bleutée appartenait à l’enceinte du théâtre antique.

Voici, dans une vue plus élargie, le site hérité de l’Antiquité :

La couleur blanche établissait une suave harmonie entre l’arbre fleuri et le pelage du félin.

Chacune à sa manière, la botanique et la zoologie montaient la garde devant le monument prestigieux.

Le laurier, qui nous prenait en sympathie, nous lançait des œillades. Mais c’était la créature féline qui nous a embarqués avec la lumière séductrice de ses prunelles.

Après le prélude langoureux, un vif éclat a jailli des pupilles dilatées :

La fascination était réciproque pendant que le félin et le Capitaine croisaient leurs regards.

L’intensité du désir croissait de manière impérieuse. Le passage à l’acte devenait imminent.

Le premier à passer à l’abordage était le Capitaine du Zeph :

La lumière du bonheur inondait non seulement les yeux du félin, mais tout son visage.

Dans cette magnifique jouissance du félin, il y avait une immense gratitude et une énorme générosité envers l’autre protagoniste.

L’accueil émouvant du félin nous a propulsés vers un bonheur incroyable.

Le balcon posé sur la mer à Λήμνος était le balcon de l'évasion. Cette évasion empruntait le chemin de l’« être » et non du « faire ».

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