Août 2014
1000 miles à bord du ZEF II depuis les rivages de la Provence jusqu'à ceux de la Rome antique. 1000 miles en compagnie du mousse Minh, avec de longues étapes où nous sommes souvent seuls en mer et où le vent n'a jamais vraiment manqué.
On vient d'acquérir le bateau, second du nom, et on prend la mer après des semaines et des semaines de travaux. Travailler sur la coque, gratter, peler, poncer avant d'y déposer jusqu'à 7 couches de barbouille, entre la protection contre l'osmose et l'antifouling. Réfection de la coque, du teck du cockpit, du système électrique, du moteur, des vannes d'eau, etc...
Dès la sortie du port de PORT NAPOLÉON, le vent souffle déjà fort. La mer est grise. Verte plutôt ! Les premiers bords sont délicieux ! Le bateau est équilibré, facile à barrer, ni trop mou, ni trop ardent.
Face au vent, le ZEF fend les vagues sans effort. Ça n'a plus rien à voir avec le HANSE 320, notre premier bateau. La stabilité est incroyable ! Les vagues sont franchies avec force et grâce ! Quel confort, désormais ! Entre un 32 et un 39 pieds, il n'y a que 7 pieds d'écart, 2 bons mètres quoi. Et ça change tout ! Ça change aussi sur les manœuvres des voiles... Elles sont plus longues à effectuer ! Faut dire qu'avec le foc auto vireur du HANSE, c'était forcément plus facile !
Escale au ponton de la CNTL dans le vieux port de MARSEILLE. On y arrive juste avant que le ciel nous tombe sur la tête ! Le mousse parle de la clémence des divinités marines qui nous ont conduit ici avant que le ciel ne s'embrase ! En même temps, on a tout fait pour... Lors du baptême du bateau, baptême avec des fleurs (et d'la picole !), au moment de jeter des pétales de rose à la mer, il y a eu comme une risée opportune qui est venue rabattre quelques pétales sur le ZEF. Comme un signe...
L'orage a grondé toute la nuit et au matin, le ciel est céruléen ! Pas l'ombre d'un petit nuage... Les cloches des églises résonnent dans le port. Et nous ? Ben, on s'désaltère, en attendant le départ...
Le passage de l'île MAIRE.
C'est toujours très beau !
Et 48 miles plus tard, il est 22 heures, on arrive à HYÈRES. J'hésite longuement entre un quai à pneu et un quai trop bas...Le pneu l'emporte ! J'ai un peu de mal pour la manœuvre, ne connaissant pas encore bien les réactions du bateau.
Et sinon, HYÈRES, en été ? Euh... Ben... Disons que ç'aurait été mieux ailleurs ! Et moins cher aussi... Et pour le prix, on aurait pu avoir l'eau chaude dans les douches, non ?
A part ça, on à l'air en forme, hein ?
38 miles pour gagner le golfe de ST TROPEZ. Depuis le port de HYÈRES, le vent n'a cessé de grimper ! F6 pour passer le cap CAMARAT. Avec 1 ris puis 2 et quelques tours dans le génois, le bateau laboure la mer et creuse un sillon d'écume à plus de 9 nœuds ! Et pourtant, le bateau reste étonnement stable, bien posé dans les vagues qui commencent à déferler sur notre arrière.
En contre-jour, la mer paraît sauvage et inhospitalière. Pourtant, naviguer dans les vagues naissantes est très plaisant, mais aussi bien fatiguant. Avec 30 nœuds de vent, faut quand même être précis à la barre, en plein vent arrière ! Histoire d'éviter de tout casser dans un empannage involontaire !!!
ST TROP' étant complet, et tant mieux comme ça j'ai un prétexte pour rester sur l'eau, on continue la route en direction de ST RAPHAEL. Le vieux port. 44 miles en tout.
Sur ce premier trajet un peu venté, j'ai fait beaucoup de petites erreurs ! Comme celle de naviguer avec le bimini ce qui n’empêchait de bien voir la grand voile et donc de limiter les risques d'empannage ! Et aussi de naviguer avec la capote qui m'obstruait la vue sur le devant... Fallait pas qu'une barque de pêche traîne dans le coin, sinon j'te la coupait en deux ! Et puis aussi, naviguer avec les coussins de cockpit dans lesquels tu t'prend les pieds, sauf s'ils s'envolent ! Et encore... Naviguer dans les vagues et les embruns avec tous les panneaux de pont ouverts où les écoutes s'enroulent... Et tous les hublots aussi ! Comme autant de pièges pour y passer à travers !!!! Bon. Tout s'est bien passé. Et je n'ai même pas renversé mon Ricard !
Après l'escale Hyéroise, à l'image de celle de PORQUEROLLE où tu en repars bien vite après une note salée, ben l'escale dans le vieux port de SAINT RAPHAEL est, elle, aux antipodes ! L'accueil y est chaleureux et le tarif en plein mois d'août très raisonnable !
C'est quand même dommage, hein ? La liste de ces ports au tarif prohibitif s'allonge d'année en année ! En ITALIE, par exemple, y'a des ports comme CIRCEO, SAN STEFANO, CALA DI GALERA, PUNTA ALA où nous ne retournerons plus jamais... PORQUEROLLE en fait partie. J'aurais pu dire HYÈRES aussi, mais, vu que j'écris cet article aujourd'hui, en 2020, et que j'ai eu l'occasion de retourner à HYÈRES y'a pas longtemps, hier peut-être (?), en tout cas, c'était au printemps, ben le tarif était tellement raisonnable que je me suis dit que y'a qu'en été où faut pas y aller ! Comme d'ailleurs, c'est souvent le cas partout !
Bon. Bref. On est pas mal là, non ?
La suite ? C'est la CORSE. Aïe... Va pas falloir y traîner trop longtemps... Pourquoi me dit-on ? Ben... Y'a des Corses en CORSE, non ? Et en été, je ne sais trop pourquoi, l'air marin sans doute, à moins que l'odeur entêtante du maquis ? Bref... Y sont pas vraiment aimables... Pas tous, hein ? Pas tous, mais beaucoup !