• Le miroir d'Asclépios

     

    Le miroir d’Asclépios a-t-il un rapport avec la santé, le recouvrement, la guérison ? Très certainement !

    Comment fonctionne-t-il ? Est-il fiable, intéressant ?

    Le Zeph en a -t-il tiré profit ? Avec quelle fréquence ?

     

    Le miroir d'Asclépios

     

    À plusieurs reprises déjà, le Zeph a bénéficié du miroir d’Asclépios. Les occurrences les plus significatives ont eu lieu au cours de cet été. D’abord, avec l’Éricante. Ensuite, avec l’Ouvé. Et enfin, avec l’Adok.

    Début juin 2017, le capitaine du Zeph et son équipage ont été reçus pour la première fois sur l’Éricante. Ils sont montés à bord du bateau vert par le flanc droit. Quelques jours auparavant, cette nef était cul à quai. C’était le hasard du repositionnement qui a mis la proue et non la poupe à l’Ouest. Il en résultait que l’accès à partir du quai s’est fait à tribord.

     Le miroir d'Asclépios

     

    À ce hasard circonstanciel, s’ajoutait un hasard structurel. Toutes les nefs ont un tribord et un bâbord. Toutes, sauf l’Éricante, qui a DEUX tribords !

     

    Le miroir d'Asclépios

     

    Un tribord habituel, et un bâbord rebaptisé « tribord », pour cause de défaillance du stock d’accastillage.

     

    Le miroir d'Asclépios

     

    Quelle originalité en fin de compte, et surtout, quel heureux présage pour le Zeph !

    Car le sang qui coulait du côté droit de la Méduse décapitée avait un pouvoir guérisseur, et Asclépios s’en servait pour ramener maintes créatures à la vie.

     

    Le miroir d'Asclépios

     

    À l’inverse, le sang qui sortait à gauche avait un effet maléfique, et Asclépios l’évitait soigneusement.

     

    Le miroir d'Asclépios

     

    Les divinités ont utilisé l’Éricante pour donner à voir au Zeph seulement le côté droit, celui de la guérison. Elles se sont arrangées pour que le Zeph évite tout contact, même visuel, avec le côté gauche, qui était mortifère. Mieux, elles lui ont fait doublement bénéficier de l’effet salutaire à tribord.

    Sur l’Éricante, le miroir d’Asclépios n’opposait pas un tribord à un bâbord, mais organisait deux tribords pour doubler la promesse de vie. C’était une bénédiction pour le Zeph de découvrir cette disposition exceptionnelle au moment où des doutes sur l’avenir de la main accidentée ne cessaient de miner le moral du capitaine infortuné.

    À bord de l’Éricante, le miroir d’Asclépios était un miroir intelligent, créatif et ingénieux, qui substituait à une symétrie habituelle et mécanique une symétrie réfléchie et adéquate. Ad hoc, diraient les latinistes.

    Sur l’Éricante, le miroir d’Asclépios était un miroir, non seulement pour des positions, des endroits et des lieux, mais aussi pour la parole. Oui, le miroir d’Asclépios faisait émerger la parole prophétique. L’image produite par le miroir devenait sonore. Et que disaient-elles ? Que la guérison serait là, dans un an et demi. Jusqu’à présent, le capitaine du Zeph a toujours entendu parler d’un délai de deux ans, de la bouche même de tous les professionnels qu’il avait rencontrés. Et voilà qu’un chirurgien de la main s’est mis à lui déclarer, sans sourciller aucunement, que le temps d’attente serait raccourci de six mois !

    À bord de l’Éricante, le miroir d’Asclépios était un miroir de la parole accélératrice, un miroir qui osait concevoir un raccourci temporel, un miroir de l’audace et de l’optimisme.

    L’homme qui recevait avec bonté, réconfortait avec tact et parlait avec autorité était le capitaine de l’Éricante, fin connaisseur des rouages de l’organisme et expert en réparation pour raviver le bon fonctionnement du corps humain. La poignée de mains entre le capitaine de l’Éricante et celui du Zeph était la poignée de mains entre un chirurgien éminent et un patient souffrant. La relation illustrée par cette poignée de mains est une relation verticale, en raison de la transmission du savoir.

     

    Le miroir d'Asclépios

     

    L’Éricante aurait pu choisir de se poser à Navy Service, et non à Port Napoléon, puis filer à Gibraltar cet automne sans croiser le Zeph. Manifestement, les divinités ont influencé le cours des choses, infléchi les itinéraires et coordonné les calendriers pour que le Zeph ne rate pas le miroir d’Asclépios dont l’Éricante était porteur à ce moment-là.

     Le miroir d'Asclépios

     

    Mi-août 2017, le Zeph a fait la connaissance de son frère jumeau, l’Ouvé.

    À Gruissan, la poignée de mains entre le capitaine du Zeph et celui de l’Ouvé était une poignée de mains entre deux patients, l’un définitivement guéri, l’autre peut-être bientôt. Similitude statutaire, voire similitude de destins. Mais en aucun cas, il n’y a eu intervention d’un savoir ou d’un pouvoir en lien direct et profond avec l’acte médical qui assurerait la guérison. La relation illustrée par la poignée de mains à Gruissan n’implique que l’horizontalité, et nullement la verticalité.

    Enfin, tout dernièrement, il y a eu la rencontre avec l’Adok.

    Transparence du verre de la bouteille de Bordeaux blanc, transparence du cristal, transparence du message envoyé par les divinités pendant l’apéro.

     

    Le miroir d'Asclépios

     

    Chronologiquement, c’était le capitaine du Zeph qui a tendu la main le premier, quelques secondes avant le capitaine de l’Adok. Celui-ci a répondu avec énergie, joie et enthousiasme.

    L’absence totale d’inquiétude de la part du capitaine de l’Adok était un présage envoyé par les divinités pour dire que la complication médicale qui était en train de gagner sournoisement du terrain serait stoppée à temps, et sans aucun dommage collatéral.

    Au moment où cette poignée de mains avait lieu, les divinités ont déjà parrainé l’issue et certifié que le Zeph ne serait pas lésé, malgré un diagnostic non encore révélé et une intervention chirurgicale non encore effectuée.

     

    Le miroir d'Asclépios

     

    Celui qui répondait à la main tendue par le capitaine du Zeph était à la fois l’éminent chirurgien, reconnu par ses pairs pour son savoir et son savoir-faire de praticien, mais aussi le futur patient qui attendait, lui aussi, une opération qui lui permettrait de préserver la mobilité et la souplesse de ses doigts. La relation verticale, induite par la hiérarchie incompressible du savoir, et la relation horizontale, induite par une similitude de situations et une amitié entre marins, ont fusionné lors de cette poignée de mains entre les deux capitaines.

    Il y avait adéquation entre le domaine d’excellence du chirurgien qui était devenu le capitaine de l’Adok, et le mal qui terrassait le Zeph depuis cinq longs mois. Il y avait aussi adéquation entre la poignée de mains prophétique, et le tout récent dérapage, dont l’ampleur et la nocivité ne seraient révélées que le surlendemain de l’apéro. Dans cette poignée de mains, la main que le capitaine du Zeph a tendue en premier était la main qui demandait du secours, et la main que le capitaine de l’Adok a ensuite tendue était la main qui octroyait du secours, sous l’impulsion des divinités.

    Après l’intervention chirurgicale du 1er septembre, le présage contenu dans la poignée de mains avec l’Adok est devenu caduc. C’était en ce sens que l’adéquation entre l’irruption de l’Adok et le mal dont souffrait le Zeph était exclusive, c’est-à-dire taillée sur mesure, pour un contexte bien précis, et seulement pour celui-là. Voilà qui disait que les deux critères d’adéquation et d’exclusivité liés à la locution latine ad hoc étaient satisfaits. Il apparaît clairement maintenant que la présence de l’Adok, voulue par les divinités, était une présence ad hoc ! Le divulguer, au moment même où le présage s’est présenté, aurait déclenché des critiques qui ne se seraient pas gênées pour taxer de prétentieuse la proclamation du pressentiment. À l’inverse, omettre d’expliquer que deux semaines exactement avant le retour sur le billard, la conjonction de la verticalité et de l’horizontalité était déjà bel et bien ad hoc, c’est faire si peu de cas de la bienveillance des divinités.

     

    Le miroir d'Asclépios

     

    On l’aura compris, la rencontre avec l’Adok était l’image ad hoc surgissant du miroir d’Asclépios pour annoncer au Zeph qu’il serait bientôt libéré des affres de l’angoisse. Mais pour que l’image d’un miroir apparaisse avec netteté, il faut une couche d’étain parfaite. En la circonstance, la couche d’étain, c’était la contribution de l’Aventy. L’insistance de l’Aventy faisait écho à la qualité de la couche d’étain.

     

    Le miroir d'Asclépios

     

    La visite-surprise de l’Aventy, à quatre jours seulement de l’intervention chirurgicale, qui comportait un énorme risque de dommage collatéral, était voulue par les divinités pour attester que l’image du miroir n’était pas un leurre. Juste avant le dénouement du drame, elles ont tenu à préciser les rôles respectifs des protagonistes sur l’échiquier du Destin.

     

    Le miroir d'Asclépios

     

    Avec l’Éricante, le miroir d’Asclépios mettait en valeur la verticalité du lien social. Avec l’Ouvé, c’était l’horizontalité qui était exhibée. Avec l’Adok, le miroir d’Asclépios révélait la conjonction de la verticalité et de l’horizontalité dans le lien social. D’une époque à l’autre, il y a eu une évolution de l’image produite par le miroir, et cette progression a été couronnée par une synthèse qui annonçait l’imminence de la délivrance.

    Miroir de la position, du geste, de la parole, du temps et de l’époque.

     Le miroir d’Asclépios ne se contente pas de restituer la réalité brute. Il analyse, corrige et met en perspective. En orientant vers ce qui est meilleur et en proposant l’accès à ce qui est idéal, il obéit à la même dynamique que celle qui anime l’art grec. Élan vers le beau, pour l’esthétique. Élan vers le bon, pour l’éthique.

     

    Le miroir d'Asclépios

     

    Depuis l’irruption de la chute, le miroir d’Asclépios n’a cessé de faire entrevoir ce qui était bon et salutaire pour le Zeph. Et ce, toujours au moment opportun.

    Il y a une semaine, les divinités ont épargné au destin du Zeph l’issue funeste due à un dérapage du bistouri chirurgical. Qui aurait pu prévoir qu’une menace de paralysie se métamorphoserait en guérison anticipée ? Le miroir d’Asclépios, lui, avait prédit ce sublime renversement de situation !

     

    Le miroir d'Asclépios

     

    Cet hymne au καιρός – ΚΑΙΡΟΣ est une offrande faite aux divinités pour les remercier d’avoir sauvé du naufrage les rêves présents et futurs du Zeph.

     

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  • Commentaires

    1
    Lundi 11 Septembre 2017 à 10:44

    Ouh là là ! J'ai mal à la tête d'avoir tout lu ! Et, vous voulez qu'j'vous dise ? Ben j'ai pas tout compris ! Peut être qu'en relisant de bas en haut ? Bon. Il semble que ma main soit guérie. C'est déjà ça... Mais que dire de ma tête !!! M'faut des pilules !!! VITE !

    2
    Marie Hélène-Pierre
    Mercredi 13 Septembre 2017 à 06:59

     

    Marie Hélène-Pierre
    Il y a 19 min
     

    Coucou Pierre

    Nous sommes heureux du bon déroulement de ton opération et nous te souhaitons un prompt

    rétablissement. Peut être nous reverrons nous dans le Dodécanèse  devant une bonne bouteille

    de Barbayanis, élu par nous meilleur Ouzo de Grèce et nous te garderons un pot de confiture.

    https://www.barbayanni-ouzo.com/

    Cordialement

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