• La fierté du routard

    Le routard est fier de son goût de l’aventure. Il est fier d’aller à la rencontre de l’aventure. Fier de la chance de pouvoir s’y plonger et de s’en délecter.

    Le routard est fier de son inspiration. Fier de sa source d’inspiration. Fier des Muses qui l’accompagnent, le stimulent et le chérissent.

    Son voyage ressemble à une pièce du théâtre grec. Il est fier du privilège d’y être le protagoniste. Il est fier de la présence des Muses qui interviendront à la manière du chœur antique.

    L’action se déroulera en trois actes. Pour le premier acte, le décor de scène sera constitué par les contreforts alpins. Le deuxième acte aura lieu dans la plaine du Pô.

     

    La fierté du routard

     

    Quand au troisième acte, il prendra place sur les rives de l’Adriatique.

    Décidé en plein accord avec les Muses, l’itinéraire du routard traversera Alexandria, Parma, Modena, Bologna et Rimini.

    Le premier acte s’ouvre sur le Col du Montgenèvre. Nous sommes donc à la frontière entre la France et l’Italie. Dans quel sens se fait le flux de l’histoire ?

    Au Col du Montgenèvre, il y a une œuvre réalisée par le sculpteur français Christian Burger. La voici :

     

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    L’artiste a intitulé son œuvre « L’Envol ». L’Envol au-dessus de la poudreuse, de cime enneigée en cime enneigée. À première vue, le défi est celui de la vitesse. Mais pas seulement. Car la première place à l’arrivée est aussi conditionnée par l’absence de chute. Le véritable défi est donc celui de l’équilibre.

    Nous sommes à présent en mesure de répondre à la question concernant le sens du flux de l’histoire.

    L’histoire de la pièce, où le routard est le protagoniste, suit le flux de l’Histoire, la grande, celle qui a présidé au destin des royaumes et des empires.

    Au Col du Montgenèvre, il y a vingt-deux siècles, se préparait une revanche, dont l’objectif était d’anéantir la puissance montante qui convoitait, non seulement toute la péninsule italienne, mais encore l’intégralité du bassin méditerranéen.

    Renverser l’équilibre des forces, telle était l’intention d’un général talentueux et ambitieux, nommé Hannibal.

    L’éminent stratège carthaginois avait à gérer le vital équilibre concernant la logistique de son armée. Il devait aussi veiller à l’équilibre physique de la trentaine d’éléphants qui progressaient sur un sol hostile, rempli d’embûches.

     

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    Ainsi, au début du premier acte, c’est ΚλειώΚΛΕΙΩ, la Muse de l’Histoire qui interpellera le routard.

    Celui-ci aura fait la moitié du parcours quand il arrivera à Parma, qui était gouverné par un prince dans La Chartreuse de Parme. André Gide considérait que cette œuvre de Stendhal était « le plus beau roman du monde ».

    Dans La Chartreuse de Parme, Stendhal conte les émois d’un cœur juvénile, en quête de liberté, de vérité et d’absolu. Fabrice, le héros de l’histoire, se trouve à la croisée des chemins.

     

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    L’un d’eux le mène vers Gina, vers une tendre affection et une situation confortable.

     

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    Gina, dont la beauté est le plus beau joyau de la cour de Parme, offre à Fabrice un écrin luxueux, paré de révérences.

    L’autre chemin mène le jeune homme vers Clélia, vers un feu dévorant et des lendemains incertains.

     

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    Fille du général qui commande la prison où Fabrice est enfermé, Clélia offre à l’irrésistible détenu une évasion grâce aux battements d’aile d’un pigeon qui va et vient entre la volière de la chambre et les barreaux de la cellule.

    Choix cornélien ? Le choix auquel est confronté Fabrice n’a rien de cornélien.

    L’amour est joueur, très joueur. Il aime jouer avec le hasard.

    L’amour craint la routine. Il raffole d’imprévus.

    C’est pourquoi Fabrice s’engage dans le chemin de l’inattendu. Car sa rencontre avec Clélia n’obéit à aucun arrangement social : cette rencontre est le pur fruit du hasard, un hasard qui livre à qui les guette, des instants uniques, exceptionnels de grâce et de pureté.

    Dans l’univers de Stendhal, l’amour est toujours unique. Il naît d’un moment unique. Pour être vrai, il est une manifestation du libre arbitre. Il veut être seul à décider de son propre sort, quel qu’en soit le prix.

    Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’amour entre Fabrice et Clélia éclot, se fortifie et survit grâce à la prison. Le génie de Stendhal consiste à faire surgir la flamme de l’amour dans le contexte destructeur de l’incarcération.

    Car l’amour est toujours une singularité, quelque chose d’inattendu. Il est enchanteur parce qu’il est imprévisible.

    La quête de ce qui est unique a un prix. En payant ce prix, Fabrice et Clélia sont comme deux êtres issus de la tragédie grecque.

    Après Parma, le routard garde la direction du Sud-Est.

     

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    Εὐτέρπη – EΥΤΕΡΠΗ, la Muse de la Musique, guette l’approche du rivage. Car le murmure des flots de l’Adriatique signifie que l’on va entrer dans la ville de Rimini, célèbre par les amours de la poétesse Francesca.

    L’histoire de la jeune femme a inspiré de nombreuses créations, dont le poème symphonique Francesca da Rimini, qui fait partie de l’univers musical du routard. C’est pourquoi Εὐτέρπη – EΥΤΕΡΠΗ, la Muse de la Musique, se sent très concernée par la traversée de la ville de Rimini.

    Francesca était connue pour sa grande beauté. Mais aussi pour la double injustice qui lui a été infligée. Car elle était contrainte d’épouser un seigneur de Rimini, un certain Gianciotto Malatesta. L’homme était difforme, et de surcroît cruel. Une laideur physique, à laquelle venait s’ajouter une laideur morale !

    Un jour, Francesca a fait la connaissance de son beau-frère, qui lui offrait autre chose que la violence et la suspicion. Le beau-frère avait pour prénom Paolo.

    Paolo était plus jeune que Gianciotto, plus patient, plus serviable et plus séduisant que son aîné. Paolo plaisait à Francesca, et réciproquement.

    Le peintre allemand Anselm Feuerbach a illustré la douceur qui réunissait Francesca et Paolo.

     

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    Les deux tourtereaux sont assis dans la pénombre. Ils sont isolés du reste du monde par le feuillage. Ils sont absorbés par la lecture d’un livre que tient Francesca. L’ouvrage conte les sentiments entre la reine Guenièvre et le chevalier Lancelot.

    Promenade littéraire qui vaut une évasion et en déclenche d’autres.

    Les regards de Francesca et Paolo convergent vers la même page. Leurs esprits s’embarquent ensemble dans les mêmes rêveries. Avec ravissement, ils contemplent le miroir que leur offre l’histoire de Guenièvre et Lancelot.

    Le tableau du peintre allemand Anselm Feuerbach est exposé à la Schackgalerie de Munich.

    Avec le temps, la douce connivence se mue en passion dévorante.

    L’amour enhardi commence à baisser la garde tandis que Gianciotto, le sanguinaire, est toujours aux aguets. Puis le moment fatidique est arrivé : Gianciotto finit par surprendre Francesca et Paolo sur le point de s’échanger un baiser.

    Le peintre italien Gaetano Previati a illustré l’issue fatale de la découverte :

     

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    La vengeance est terrible !

    Le geste punitif est clair, brutal, irrémédiable.

    L’épée vengeresse est restée plantée dans le dos de Paolo. La blessure de Francesca n’est pas visible. Mais la cambrure de son buste témoigne du spasme de la mort.

    Le corps féminin montre un visage qui a défié l’exécution après s’être offert à la vie. Cette douce arrogance ne se retrouve pas dans le corps masculin qui, lui, s’affaisse sur le ventre et se plie. Le visage de l’homme disparaît dans l’ombre. Au sens propre comme au sens figuré, celui-ci perd la face. Il perd son honneur en cédant aux avances d’une femme qui apparaît telle une sirène envoûtante et maléfique.

    En périphérie de la scène macabre, subsiste un vestige de l’érotisme qui a été surpris en flagrant délit. Il s’agit de la chevelure féminine, si soyeuse, qui s’étire sur le lit. Mais les cheveux sont en ordre, comme peignés récemment pour rester dans cet état. Francesca n’a pas eu le temps de se débattre avant d’expirer.

    Le tableau de Gaetano Previati fait partie des collections de l’Accademia Carrarra di Bergamo.

    À part réclamer son dû et se venger, qu’est-ce que le mari difforme sait faire d’autre ?

    Sait-il au moins lire ? Si oui, aime-t-il lire ? S’intéresse-t-il à l’histoire, aux leçons du passé ? Car l’ouvrage où les regards des deux amants se rejoignaient était le « Lancelot », qui racontait comment le chevalier éponyme était tombé sous le charme de sa reine. Seulement, à la cour du roi Arthur, le lien de tendresse qui existait entre le chevalier Lancelot et la reine Guenièvre était « l’amour courtois », où le masculin s’offrait pour être au service du féminin. Hélas, huit siècles après, cet esprit de service semblait totalement absent en la personne de Gianciotto, seigneur de Rimini et mari officiel de Francesca.

    Quoi de plus naturel qu’un mari trahi cherche à se venger et à assouvir pleinement sa vengeance ? Mais en dehors du geste punitif, qu’a-t-il accompli d’autre, de plus constructif, de plus beau, de plus phénoménal pour sa femme ?

    Si le fait de planter la pointe d’une arme blanche dans le corps de la personne qu’il était censé chérir était la seule chose qui ait marqué l’existence du couple, l’on devine sans mal la souffrance de Francesca, qui rêvait d’un ailleurs plus doux, plus suave et plus enivrant, loin de la brutalité d’une présence machiste.

    Francesca refuse le sort injuste qui lui est infligé à travers le mariage arrangé. Elle refuse de se résigner. Car la résignation équivaut à un enfermement. Elle aspire à davantage de dignité, de plénitude, de bonheur. Le libre arbitre lui apporte enfin les joies qui lui sont jusque là refusées. Mais l’échappée belle se révèle fatale.

    L’histoire de Francesca et Paolo a une postérité, grâce à Dante Alighieri, qui la relate dans La Divina Commedia, au Cinquième Chant consacré à l’Inferno.

    Dante Alighieri est un contemporain de Francesca.

    Le peintre hollandais Ary Scheffer a illustré la vision de Dante.

     

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    Les amants défunts sont enveloppés par le même linceul, qui fait fonction de voile. Ils sont en paix. La douceur qui les réunit dans l’outre-tombe n’est pas sans rappeler celle qui a nourri leur rencontre du temps où ils respiraient encore le souffle de la vie.

    Douce connivence. Douce paix. Douce harmonie.

    Les amants défunts sont condamnés à subir un mouvement perpétuel qui les empêche de toucher le sol. Qu’importe ! Désormais, ils voyagent ensemble. Désormais, ils sont inséparables.

    Et l’image obtenue grâce au ralenti effectué par le peintre hollandais montre qu’ils continuent de savourer leur bonheur, même avec des yeux clos.

    Dante, qui relate l’histoire du couple, apparaît sur la droite du tableau. Il porte une couronne de laurier. À côté de lui, se tient Virgile, qui a écrit l’Énéide.

    Le tableau du peintre hollandais Ary Scheffer se trouve au Louvre.

    Un être sensible s’est particulièrement identifié à Francesca : c’est l’auteur du fameux Lac des Cygnes. Comme Francesca, Tchaïkovski souffre du carcan social. Comme Francesca, Tchaïkovski refuse de se résigner. Comme Francesca, Tchaïkovski cherche le bonheur en s’aventurant en marge d’une société sclérosée.

    Les deux œuvres orchestrales de Tchaïkovski : Le Lac des cygnes et Francesca da Rimini ont vu le jour presque en même temps. Toutes les deux parlent de l’amour impossible.

    Voici la ville de Rimini avec son joli pont romain :

     

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    Appelé Ponte di Tiberio, l’ouvrage d’architecture porte le nom de l’empereur qui a terminé la construction.

    Dans le ciel empourpré, montent les accents tragiques du poème symphonique que Tchaïkovski a composé pour Francesca da Rimini.

    À la sortie de Rimini, le routard suivra la Via Flaminia pour arriver à Ancona.

    Ancona est fille de Syracuse, donc petite-fille de Corinthe.

    Voici une vue aérienne du port d’Ancona.

     

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    Dans cette vue aérienne, le regard est tourné en direction de l’Est.

    On voit que le relief montagneux s’avance vers la mer, de manière à former un coude qui enserre le port qui est du côté méridional. Le coude se dit en grec Ἀγκών – ΑΓΚΩΝ. La transcription en italien (Ancona) et en français (Ancône) est fidèle aux sonorités grecques.

    À Ancona, Κλειώ – ΚΛΕΙΩ, la Muse de l’Histoire, qui ne s’assoupit jamais, ne manquera pas de d’attirer l’attention du routard sur la forme pentagonale de l’édifice qui est au Sud de l’Arc de Trajan.

     

    La fierté du routard

     

    Le pentagone qui forme une avancée du rivage en direction de l’espace marin est une figure de la sécurité, non pas militaire, mais sanitaire. C’est là où étaient confinés les arrivants qui menaçaient de contaminer la cité portuaire avec leurs germes indésirables.

    Œuvre de l’architecte Luigi Vanvitelli, le pentagone dans le port d’Ancona est connu sous le nom de Lazzaretto.

    À l’heure où le Covid fait encore d’important ravages, surtout outre Atlantique, la silhouette pentagonale rappelle au routard la vulnérabilité inhérente à l’homme et la nécessité d’une prudence qui est sœur du λόγος – ΛΟΓΟΣ.

    Voilà pour l’organisation spatiale de l’itinéraire depuis les Alpes jusqu’à l’Adriatique. Quant au calendrier, quels seront les repères temporels ?

    Jeudi 2 juillet, c’est-à-dire après-demain, le routard franchira le Col du Montgenèvre en fin de matinée, sous le regard approbateur de Κλειώ – ΚΛΕΙΩ, la Muse de l’Histoire.

    Le jour suivant, quand il passera devant Parma, Μελπομένη – MΕΛΠΟΜΕΝΗ, la Muse de la Tragédie lui contera à nouveau le coup de foudre mutuel entre Fabrice et Clélia. Puis, quand il sera tout près des flots de l’Adriatique, Εὐτέρπη – EΥΤΕΡΠΗ, la Muse de la Musique lui chantera les doux murmures que se sont échangés les amants de Rimini, Francesca et Paolo.

    Le samedi 4 juillet, le routard traversera l’Adriatique. Il sera à nouveau en compagnie de la Muse de l’Histoire.

    Quand il débarquera à Ηγουμενίτσα – ΗΓΟΥΜΕΝΙΤΣΑ, il sera sur les terres de Pyrrhus, qui régnait sur l’Épire.

    Le Musée archéologique du port expose des casques en argent, qui appartenaient à des soldats ayant combattu sous les ordres de Pyrrhus.

     

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    Comme Hannibal, Pyrrhus s’est opposé à l’hégémonie de Rome.

    Comme Hannibal, Pyrrhus a fait vaciller l’autorité de Rome avec des éléphants.

     

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    Des éléphants au Col du Montgenèvre. Des éléphants en débarquant en Épire. La boucle est bouclée, grâce à la compagnie édifiante de Κλειώ – ΚΛΕΙΩ, la Muse de l’Histoire.

    Le routard mettra le pied sur le sol hellène au moment où le soleil dominical empourprera l’horizon du matin. La Marina Aktio, où le Zeph frémit de joie, n’est qu’à une centaine de kilomètres du débarcadère d’Ηγουμενίτσα – ΗΓΟΥΜΕΝΙΤΣΑ. Il est très probable que les retrouvailles entre le routard et son destrier égéen aient lieu avant que l’astre solaire ne soit à son zénith ce jour-là.

    Le routard est fier que son voyage ne soit pas une simple errance de l’enveloppe corporelle, dont le mobile est l’oisiveté et dont le résultat est la vacuité. Il est fier que la mobilité touche aussi l’être intérieur en suscitant le questionnement et l’exaltation.

    L’itinéraire terrestre emprunté par le routard pour rejoindre l’Adriatique exhale le parfum de l’aventure.

    Le routard est fier de sa vitalité, de sa sensibilité, de ses émotions. Il est fier de son aptitude à s’ouvrir à d’autres expériences de vie, à d’autres quêtes de l’essentiel.

    La route qui passe par le Col du Montgenèvre pour rejoindre Ancona est un voyage très émouvant grâce aux souvenirs de Fabrice à Parme et de Francesca à Rimini. Dans l’existence, l’amour est la plus belle, la plus passionnante et la plus mémorable des aventures.

    L’écrivain chilien Luis Sepúlveda disait :

    « Viajar es caminar hacia el horizonte, conocerse, descubrir y volver más enriquecido que cuando se comenzó el viaje »

    Voyager, c'est marcher vers l'horizon, apprendre à se connaître, découvrir et revenir plus riche qu'au début du voyage.

    Le routard est fier d’avoir la même conception que l’écrivain chilien.

    Hélas, Luis Sepúlveda est décédé le 16 avril dernier, à Oviedo, en Espagne. À cause du Covid !

    Cet article lui est dédié.

     

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  • Commentaires

    1
    Fifi
    Dimanche 5 Juillet 2020 à 10:18
    Bravo pour ce voyage littéraire mythologique et géographique ! On vous espère bien arrivé à Igoumenitsa ,auprès du ZEF,impatient de galoper vers de nouvelles aventures.
      • Lundi 6 Juillet 2020 à 13:10

        Cher lecteur,

        Tu aimes les recherches approfondies, le raisonnement fondé. Tu es fan de culture et d'érudition. Il semble que ce soit un héritage maternel.

        Tu exultes quand le passé donne sens au présent. C'est pourquoi tu as offert au capitaine et au mousse la magnifique BD intitulée : "50 nuances de Grecs", par Julien Berjeaut et Charles Pépin, en deux tomes. Puissent tous les amis du Zeph feuilleter aussi ces belles pages et y trouver une lecture à la fois divertissante et instructive !

        Le Zeph te sait gré de porter une vive attention à ses aventures, avec l’œil du marin, du scientifique et du poète que tu es.

        RP

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