• HYMNE A L'AMITIE

    Pour bien commencer l'an neuf, le premier geste édifiant est de remercier tous les amis du Zeph pour leur sympathie et leur empathie.

    Sympathie à l'égard des belles manières du Zeph et de son allégresse quand il bondissait de vague en vague.

    Empathie à l'égard de son immobilisation et de son impatience à retrouver la route des embruns.

     

    HYMNE A L'AMITIE

     

    Le voyage en solitaire dans les eaux grecques, en mai et juin derniers, a déclenché quelques 1300 visites supplémentaires sur le blog.

    L'immobilité du Zeph, depuis son retour à Port Napoléon, ajoute plus de 1500 visites au compteur !

    Tour de force, prodige !

    Est-ce le temps ou l'espace qui stimule ?

    Espace de la mobilité ou temps de la nostalgie, qui des deux féconde le plus le lien social ?

    Vitalité du souvenir, force de l'amitié.

    Tout se passait comme si le Zeph et ses amis ne se sont jamais quittés depuis quatre mois, comme si le Zeph et ses amis étaient tout le temps bord à bord, dans une même navigation virtuelle, depuis septembre dernier !

     

    HYMNE A L'AMITIE

     

    En mer, l'inusable n'existe pas : voiles, mâts et chandeliers s'abîment et se désagrègent, comme le montrent les avaries au cours du Vendée Globe. Mais malgré la permanence d'un environnement corrosif et destructeur, quelque chose prétend être inaltérable : l'amitié !

    Le Jardin des Merveilles de Salerno , qui a laissé intactes ses lumières enchanteresses, même après le passage à l'an neuf, affiche ce désir de résister à la dislocation par le temps et porte haut les couleurs de la créature aux mille ocelles, symbole du renouveau perpétuel.

     

     

     

    L'oiseau de lumière et de splendeur a la chair réputée imputrescible. Voilà qui sied parfaitement pour illustrer le caractère indéfectible du lien d'affection qui unit le Zeph et ses amis.

    L'oiseau qui représente l'incorruptibilité est aussi une figure de gloire. Ses plumes ornaient la tiare que portait l'empereur Justinien lors des triomphes.

    Triomphe sur l'ennemi, triomphe sur l'adversité.

     

     

    A Fourvière, sur la mosaïque qui célèbre la victoire de l'Armada de la Sainte Ligue sur la flotte ottomane à Lépante, l'artiste a incurvé les rames de la galère centrale pour lui donner le profil d'un paon qui parade.

    Puisse 2017 toujours avantager chacune de nos nefs face à l'adversité !

     

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 5 Janvier 2017 à 07:27

    Ah ben oui ! Le ton change. Pour les articles importants, je mue !... Ça s'appelle un dédoublement de la personnalité. J'en viens à écrire comme RP... C'est qu'à force de lire ses commentaires toujours aussi captivants, ben...euh... je me mets à écrire comme lui. Bon. J'me comprends pas tout, mais l'important, c'est que vous, vous compreniez, non ? Bon. OK. Quand même. S'il y a, ici en ce bas monde, une âme généreuse... Puisse-t-elle m'éclairer certains passages...

    A moins que ...

    A moins que, lassé d'attendre des articles qui mettent du temps à arriver, ben..., ça serait que mon commentateur préféré se mette à écrire les articles et moi de les commenter ! Mais alors ??? Ça ne serait donc pas un dédoublement de la personnalité ?

    2
    RP
    Samedi 7 Janvier 2017 à 23:45

    Hier, c'était le 6 janvier, jour de l’Épiphanie.

    Le terme grec  Ἐπιφάνεια – ΕΠΙΦΑΝΕΙΑ  vient de la racine  φαίνω – ΦΑΙΝΩ  , qui signifie apparaître, mais en associant l'apparition à une production spectaculaire de lumière.

    L'Apparition par excellence est celle du divin dans le monde tangible des humains.

    La naissance du Messie est un élément majeur de l’Épiphanie. Et l'adoration par les Rois Mages est le thème préféré de l'iconographie dans la fête de l’Épiphanie.

     

     

    Dans un tableau représentant l'adoration par les Rois Mages, l'artiste toscan a ostensiblement posé un paon sur le toit de l'étable. La passerelle des idées est évidente eu égard au contenu de l'article publié ci-dessus. Par le faste de son plumage, l'oiseau aux mille ocelles participe au caractère glorieux de l'événement. Par sa chair réputée imputrescible, il s'associe à la promesse d'une victoire sur la mort.

    La racine grecque du terme " Épiphanie " fait état de la brillance exceptionnelle de l'Apparition, du caractère singulier de l'éclat du phénomène lumineux qui surgit. Quelle est donc cette singularité dans le tableau toscan ? Elle est dans la temporalité évoquée. En effet, le tableau dépeint un moment unique dans l'histoire de l'humanité : il s'agissait de l'avènement d'une royauté d'un nouveau genre, de la naissance d'un royaume à nul autre pareil. Car l'enfant devant lequel s'agenouillent les trois rois est un Enfant-Roi pour tout le genre humain !

    Autrement dit, la gloire dont parlent les ocelles est une gloire royale, la victoire évoquée par le chatoiement des plumes du paon est la victoire d'un pouvoir royal.

    L'art montre une gradation de l'empreinte de la marque de la royauté exprimée par les ocelles du paon.

    D'abord, le cadre spatial restitue les vibrations de lumière qui accompagnent la naissance de l'Enfant-Roi.

     

     

    Le panneau mural derrière les Rois Mages scintille grâce à une multitude d'ocelles.

     

     

    De même, dans l'Annonciation, l'artiste n'a pas dessiné l'ombre derrière la Vierge, mais une constellation d'ocelles, en rapport avec le message de lumière apporté par l'ange.

     

     

    Mais il n'y a pas que l'architecture qui brille avec des ocelles. Les tentures aussi montrent la multiplicité des foyers de lumière. En passant de la rigidité murale à la souplesse textile, l'artiste progresse vers l'enveloppe de l'organisme corporel. Derrière la Vierge et l'Enfant, l'étoffe qui chatoie doit son relief à l'exposition des ocelles mouvants et apparaît comme un double manteau royal, prêt à être posé sur le corps de l'ensemble des deux personnages.

     

     

    Après le tissu qui s'approche du corps, l'artiste ose le tissu qui épouse le corps. Le manteau qui enveloppe Marie est bien un manteau où chaque parcelle exhibe la magnificence des ocelles, même dans le moindre repli.

     

     

    Corps féminin en majesté quand il porte l'Enfant-Roi pendant neuf mois. Corps masculins en majesté aussi quand ils portent des couronnes de l'Orient et qu'ils se prosternent devant l'Enfant-Roi qui vient de naître. De façon très ostensible, l'art toscan montre que le manteau d'ocelles fait corps avec l'épiderme pour exprimer l'émanation de la royauté.

     

     

    Peut-on aller plus loin que le tissu posé à même la peau ? L'art toscan répond par l'affirmative en incrustant dans le corps même des messagers angéliques la marque de la royauté, pour rappeler la teneur et la provenance du message apporté. Une myriade d'ocelles fait scintiller les ailes de l'ange, sur toute leur longueur, de la jonction avec le torse jusqu'aux extrémités.

     

     

    Maintenant, il est grand temps de s'interroger sur le rapport entre l’Épiphanie et la navigation !

    Le chroniqueur du Vendée Globe a fait de l’Épiphanie le seuil de l'entrée dans le Pot au Noir. L'épreuve du marasme anticyclonique est un risque majeur qui peut bouleverser le classement en tête de course.

    Quant au Zeph, s'il avait hiverné à Corfou, à Prévéza, à Corinthe ou au Pirée, il aurait vu des croix d'or plonger dans les flots selon la liturgie byzantine de l’Épiphanie.

     

     

    Plus qu'un geste de bénédiction, le rite byzantin renouvelle l'affirmation que le plus profond des abîmes appartient aussi au royaume de la transcendance, et que tout l'espace, marin ou terrestre, verra, en son heure, l'apothéose de l’Épiphanie, au moment de la Résurrection de tous les morts.

     

     

    Goûter aux prémices de la bénédiction est un privilège âprement disputé malgré la température glacée de l'eau !

     

     

    Ainsi, la figure de l'oiseau aux mille ocelles, exhibée avec faste par le Jardin des Merveilles de Salerno , subtilement évoquée par le mosaïste de Fourvière dans la Victoire de Lépante, et omniprésente dans les peintures toscanes de l’Épiphanie, est intimement associée à l'accomplissement d'une belle victoire, la plus grande de toutes, la victoire sur la mort, au milieu des flots ou sur la terre ferme.

     

      • Dimanche 8 Janvier 2017 à 09:58

        Bon. Alors RP s'écrit des articles et après, il s'les commente ! C'est ben pratique, non ?

      • RP
        Mardi 10 Janvier 2017 à 18:42

        Le capitaine a raison de faire remarquer une circularité qui exprime la fécondité de la pensée et la cohérence de la parole.

        Pour faire sa remarque, il a choisi le jour où le chroniqueur du Vendée Globe parlait aussi de circularité. Comme la coïncidence est surprenante !

        Dans la chronique officielle du Vendée Globe, l'écrivain marin citait avec délice ces phrases tirées de la littérature lusitanienne : " Mais quand elle a fait son plein, elle ramène à elle le pied qu'elle a sur la mer, et ruisselante, s'envole enfin vers le ciel pour mouiller de son eau l'eau qui s'étend sous elle : aux ondes elle restitue l'onde qu'elle a pompée..."

         

         

        Le poème lisboète décrivait une tornade au-dessus de la mer. En décrivant la tornade, il décrivait le grand cycle de l'eau. Circularité du macrocosme.

        Dans son microcosme, la coque de carbone des voiliers du Vendée Globe traverse bien des circularités quand l'eau monte de la mer pour submerger le pont et même l'espace de vie puis s'en va retrouver la mer pour nourrir d'autres vagues prêtes à partir à l'assaut de la coque.

         

         

        Pratiquer la circularité par l'action ou la parole, c'est se conformer à un principe organisationnel du monde marin.

        Il est judicieux de parodier le comportement de la nature pour être moins déstabilisé par lui quand il devient l'instrument du destin. Car il existe des circularités aux accents tragiques, qui soulignent l'implacabilité et l'invincibilité de la loi du retour.

        Le jour où la circularité s'est invitée dans l'écriture du blog, c'était aussi le jour où le point Nemo dans le Pacifique Sud était devenu le point de fermeture définitive du cercle de la vie du compagnon de route d'Isabelle la navigatrice. La tragédie s'est déroulée il y a vingt ans, jour pour jour, à l'époque héroïque des premiers Vendée Globe.

        Le jour où le capitaine a relevé l'argument de circularité entre l'article publié et le commentaire associé, c'était aussi le jour où le chroniqueur du Vendée Globe a rappelé qu'une boucle fatale s'était refermée dans le mutisme de la balise Argos de l'infortuné navigateur canadien.

        Triple coïncidence : coïncidence avec l'inspiration littéraire du Vendée Globe, avec la disparition signalée par Isabelle la navigatrice, avec les propos commémoratifs du chroniqueur de la huitième édition de la mythique course.

        Quelle troublante coïncidence !

         

         

        6 janvier, jour de l’Épiphanie.

        7 janvier, jour de la circularité verbale et factuelle, théorique et événementielle.

         

         

        L'exposition de la circularité irisée de l'ocelle est un heureux présage que les bienfaits du premier rejailliront sur le deuxième.

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